Accueil | Actualités | FN : la suspension de Jean-Marie Le Pen annulée

FN : la suspension de Jean-Marie Le Pen annulée


Si la justice ordonne au FN de rétablir Jean-Marie Le Pen à la présidence d'honneur, ce sont les militants frontistes qui devront en décider. (Photo AFP)

Le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) a annulé jeudi, pour une question de forme, la suspension de Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national, par un bureau exécutif du parti d’extrême droite le 4 mai.

Le parti « devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d’adhérent et le cas échéant à celle de président d’honneur », précise le jugement. Les juges ont estimé que le bureau exécutif du 4 mai était fondé à prononcer la suspension de Jean-Marie Le Pen en tant qu’adhérent, après une nouvelle salve de provocations guère nouvelles sur le fond.

En revanche, ils ont considéré que cette décision « viole les règles statutaires » en ne précisant pas qu’il s’agissait d’une mesure provisoire « dans l’attente de la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire ultérieure » s’apparentant à une « sanction » – en l’occurrence la convocation d’un congrès extraordinaire des adhérents invités à approuver, par voie postale, de nouveaux statuts où la présidence d’honneur ne figure pas.

« Jean-Marie Le Pen peut de nouveau dès demain (vendredi) matin recommencer à utiliser son bureau et tous les moyens à sa disposition et siéger à toutes les instances » internes, dont sa présidence d’honneur le rendait membre de droit, a commenté son avocat, Me Frédéric Joachim. « A priori : Jean-Marie Le Pen, le retour ! » a ajouté l’avocat, « pour autant que le Front national ne forme pas un appel, qui ne serait pas suspensif ».

« Je n’ai pas encore d’instructions » concernant un éventuel appel, a réagi l’avocat du FN, Me Frédéric-Pierre Vos. « Ce n’est qu’un problème de vice de forme, ça ne change rien au regard du congrès en cours. » Malgré cette décision de justice, Jean-Marie Le Pen devrait en effet perdre sa présidence d’honneur. Le congrès, base militante largement acquise à la cause de Marine Le Pen suivra l’avis des instances du FN, assurent les proches de la présidente du parti, validant la suppression de la présidence d’honneur du cofondateur.

Les courriers ont été envoyés le 22 juin et les frontistes ont jusqu’au 10 juillet pour retourner leur bulletin de vote.

Le Quotidien/AFP

Le FN fait appel
De son côté, le FN «prend acte de la décision», «rendue pour un seul motif de forme». «Toutefois, il la conteste et en interjette appel», indique le parti.
«En tout état de cause, ce jugement n’aura qu’un seul effet : permettre à Jean-Marie Le Pen de voter dans le cadre du congrès dont les résultats seront connus dans 8 jours, c’est-à-dire le 10 juillet prochain», ajoute le Front national.