Le négociateur européen Michel Barnier a estimé jeudi qu’il y avait « beaucoup de divergences », « très sérieuses », avec les Britanniques sur la relation post-Brexit, à l’issue d’un premier round de discussions à Bruxelles.
Il a aussi averti qu’un accord post-Brexit « devra inclure une solution équilibrée pour la pêche », jugeant « impraticable » la demande britannique de négocier chaque année un accès réciproque aux zones de pêche, lors d’une conférence de presse.
Au titre des divergences, le négociateur a également cité la question cruciale des conditions de concurrence loyale que Bruxelles exige de Londres, affirmant que les Britanniques assurent avoir « des ambitions de standards élevés » mais ne « veulent pas traduire ces engagements dans un accord commun ». L’UE craint plus que tout d’avoir à sa porte une économie dérégulée qui ne respecterait plus les normes en matières sociale, environnementale ou d’aides d’État.
La CJUE au cœur des tensions
Autre pierre d’achoppement, selon Michel Barnier, la Cour de justice de l’UE (basée à Luxembourg, NDLR) : les Britanniques ne veulent pas qu’elle « joue un rôle » dans l’interprétation du droit européen en cas de différend entre les deux parties sur la mise en œuvre de la nouvelle relation. Malgré ces divergences, Michel Barnier veut « continuer de croire » qu’il est possible de conclure « un bon accord pour les deux parties ».
Le deuxième round de négociations doit avoir lieu en mars à Londres. L’accord doit être négocié d’ici la fin de l’année, fin de la période de transition après le divorce entre Londres et l’UE intervenu le 31 janvier. Un échec des négociations aurait des conséquences potentiellement désastreuses pour l’économie britannique mais également des retombées dommageables pour l’UE.
LQ/AFP