C’est un coup de tonnerre : la Fondation Cancer annule le Relais pour la vie, manifestation sportive initialement prévue le 21 et 22 mars à la Coque de Luxembourg. En cause, bien sûr, les craintes de propagation du coronavirus. L’événement, qui est avant tout une belle fête populaire, est aussi essentiel pour le financement de la Fondation. La directrice Lucienne Thommes se montre toutefois optimiste : «Nos partenaires se montrent très gentils.»
Des coureurs déterminés, des sourires et de l’engagement pour lutter contre le cancer : tout le monde a en tête les belles images que le Relais pour la vie nous offre chaque année, dans l’enceinte sportive de la Coque. Nous ne les verrons pas en 2020, malheureusement. Avec 13 000 participants chaque année, le Relais pour la vie est un rendez-vous qui rassemble beaucoup de monde, donc un foyer potentiel pour le virus qui occupe l’actualité. Si le gouvernement luxembourgeois n’a pas prévu de jauge maximale pour les événements en salle concernant le coronavirus, contrairement à la France par exemple (5 000 personnes), les organisateurs ne veulent pas prendre de risque. «Nous avons pris la décision mardi en fin d’après-midi, explique la directrice. Nous n’avons pas de plan B pour le moment. Mais comme je l’ai expliqué en comité : il y a des impératifs qui comptent. La santé des participants, notamment des plus fragiles avec un système immunitaire affaibli, passe avant tout.» Même avant la fête, donc, et ce week-end précieux où chaque famille et groupes d’amis se sentent soudés dans un même élan.
En dehors du crève-cœur d’annuler une belle fête populaire, immanquablement, il y a aura aussi un perte pour la Fondation. L’édition 2019 du Relais pour la vie avait rapporté 600 000 euros. «Au final, nous percevons moins, précise Lucienne Thommes, car il faut déduire les frais d’organisation. Mais clairement, le Relais pour la vie est une ressource de financement importante de nos actions.»
Avec cette annulation, se pose aussi l’épineux problème des remboursements de dons déjà effectués. «Concernant nos partenaires officiels, ils se montrent très généreux, glisse la directrice. Concernant les équipes et les particuliers, nous allons mettre en place des modalités ces prochains jours». Dans les grandes lignes, les caisses du Relais sont alimentées de deux façons : avec les frais d’inscription des équipes, puis avec les dons récupérés par chaque équipe en amont de l’événement. «Les équipes se mettent à récolter des dons parfois jusqu’à six mois avant», explique Lucienne Thommes. Qui sait, tout le monde ne voudra probablement pas récupérer sa «mise».
Un autre événement ?
Pourquoi ne pas avoir cherché à décaler l’événement ? «Le calendrier des réservations est serré à la Coque… et eux-mêmes doivent se débrouiller avec d’autres annulations. Et puis, si on avait décalé en mai ou en juin, qui nous dit que le virus aurait été éteint ? La Chine se débat avec depuis le mois de décembre…» L’idée d’organiser une autre manifestation, sur un modèle alternatif, n’est en revanche pas exclue. «Pour le moment, nous gérons l’annulation. Il est trop tôt pour se prononcer sur la suite encore», précise la présidente. Haut les cœurs : Les bénévoles et les acteurs de la Fondation Cancer n’ont peut-être pas dit leur dernier mot !
Hubert Gamelon
L’édition 2019 en chiffres
Pendant 25 heures, plus de 13 500 personnes se sont relayées en mars 2019, à la Coque à Luxembourg. Il s’agissait du 14e Relais pour la vie.