Accueil | Politique-Société | «Gesondheetsdësch» : penser le système de santé de demain

«Gesondheetsdësch» : penser le système de santé de demain


Cette réflexion menée sur le système de santé s'étendra sur toute l'année 2020. (Photo Julien Garroy)

Les ministres de la Santé et de la Sécurité sociale ont donné le coup d’envoi vendredi du «Gesondheetsdësch», un espace d’échange sur le système de santé qui débouchera sur un plan national en fin d’année.

À l’heure actuelle, le système de santé luxembourgeois se porte bien, mais mieux vaut se montrer prudent et commencer à poser des jalons afin d’assurer le futur. C’est en tout cas la vision des ministres de la Sécurité sociale, Romain Schneider, et de la Santé, Paulette Lenert, qui ont officiellement lancé vendredi le «Gesondheetsdësch», un espace d’échange qui vise à penser le système de santé de demain.

«À court terme, il n’y a pas de problèmes», a expliqué Romain Schneider. «Bien sûr, il y a des choses à revoir, comme les urgences, les questions juridiques… Mais notre système fonctionne globalement bien : nous avons assez de médecins, les soins à domicile tournent bien, nous avons des réserves (800 millions d’euros). Mais il faut voir à moyen et long terme.»

«Une pénurie de main-d’œuvre ne se construit pas en trois ans, ça se construit en dix, quinze ans», a ajouté Paulette Lenert.

Des groupes de travail ouverts à toutes les parties concernées – dont les partenaires sociaux, l’Association de médecins et médecins dentistes (AMMD) et la FHL (Fédération des hôpitaux luxembourgeois) – sont donc invités à plancher cette année sur cinq thèmes «fondamentaux».

Simplification et digitalisation

Le premier thème, qui s’intitule «Vers une meilleure complémentarité entre les secteurs hospitalier et extrahospitalier», devra notamment permettre de prendre le virage ambulatoire et redéfinir les parcours des soins.

Le deuxième thème de réflexion, «L’amélioration des relations avec les personnes protégées et les prestataires», aura pour but de définir des mesures qui aboutiront sur une simplification des démarches administratives et un meilleur suivi des maladies chroniques. Une plateforme de dialogue permanente avec les prestataires devrait également voir le jour, tandis que la démographie médico-soignante sera évaluée afin de prévenir une potentielle pénurie de main-d’œuvre. Il s’agira de recenser les besoins et d’établir des projections, tout en réfléchissant sur les conditions de travail du personnel soignant.

Autres pistes de réflexion à l’ordre du jour de ce «Gesondheetsdësch» : «La prévention dans le domaine de la santé» et «Le recours aux nouvelles technologies en santé», ce dernier volet mettant clairement la digitalisation au cœur de la médecine du futur.

Enfin, «le financement du système de santé» et les différents mécanismes de financement feront également l’objet de discussions, afin d’assurer la pérennité du système.

«Des pistes dans l’intérêt des assurés»

«L’objectif du « Gesondheetsdësch » est de définir une vision partagée de notre système de santé de demain. Il s’agira de définir des mesures destinées à améliorer l’efficacité du système de santé en tenant compte des besoins de la population, de l’évolution des techniques médicales et des ressources dont dispose le pays», ont déclaré conjointement les ministres.

«Cet espace d’échange permet d’approfondir la matière et de proposer des pistes dans l’intérêt des assurés, tout en préservant les principes de la sécurité sociale», a souligné Romain Schneider, qui précise : «Nous conserverons nos valeurs communes : un système de solidarité avec l’accès universel à des prestations de santé, la liberté thérapeutique des médecins, le libre choix des assurés, la qualité des soins…»

Cette réflexion menée sur le système de santé s’étendra sur toute l’année 2020. Le premier groupe de travail commencera à plancher dès le 18 mars et un premier bilan sera présenté au mois de juillet. Le tout devra aboutir à l’élaboration d’un Plan national de la santé effectif sur la période 2021-2025.

Tatiana Salvan