Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’annonce d’un nouveau retard dans le projet de contournement de la route des Trois-Cantons a provoqué la colère des élus. Le point sur la situation.
La colère est (un peu) retombée. Il y a dix jours, le 3 février, les élus des communes de Dippach et Reckange-sur-Mess étaient «très, très fâchés, voire plus», dixit Carlo Muller, le bourgmestre de Reckange, en apprenant que le projet de contournement de la route des Trois-Cantons était encore repoussé. La faute à l’absence de certaines études environnementales, nécessaires pour l’établissement des autorisations pour le lancement des travaux.
«C’était un coup dur, affirme Manon Bei-Roller, la bourgmestre de Dippach. On parle de ce contournement depuis plus d’une dizaine d’années et là on apprend que c’est encore repoussé… On est fatigués de cette situation», que son homologue de Reckange-sur-Mess qualifie de «déplorable». Manon Bei-Roller tient à rappeler que ce nouveau retard «n’est pas de notre faute». Effectivement, les études manquantes devaient être ordonnées par le maître d’œuvre du projet, à savoir l’État et plus particulièrement l’administration des Ponts et Chaussées.
«La volonté d’aller vite»
Pendant une semaine, les réactions des élus et des résidents des deux communes étaient virulentes. Les choses se sont un peu apaisées après la réunion, lundi, entre les représentants des deux communes et la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, et le ministre de la Mobilité et des Travaux publics. «Les échanges ont été intenses, souligne Carlo Muller. Les ministres nous ont rassurés en nous affirmant que le projet n’était pas mort et qu’ils ont la volonté d’aller vite tout en suivant la procédure dans les règles de l’art. Ils nous ont promis qu’on ne perdra qu’un an.»
Le prochain objectif est de terminer avant l’été les études nécessaires à l’établissement de l’autorisation de construction du contournement de la route des Trois-Cantons, où quelque 10 000 voitures passent actuellement tous les jours et où elles sont souvent bloquées – 40 minutes par heure aux heures de pointe – au passage à niveau (PN5 de la ligne ferroviaire Pétange-Luxembourg). A priori, les experts seront sur le terrain pour finaliser ces études dès le 1er mars. Si le nouveau calendrier est respecté, le dossier d’autorisation pourra être conclu en fin d’année et l’appel d’offres pour les travaux du contournement d’une longueur d’environ deux kilomètres pourra être lancé dans la foulée.
«On va se revoir fin juin, début juillet avec les ministres pour faire le point, disent de concert Carlo Muller et Manon Bei-Roller. On va suivre tout ça de très, très près… On espère que leurs promesses seront tenues.»
Guillaume Chassaing
