Jean Asselborn a dévoilé ce lundi matin le bilan 2019 de la politique de l’Immigration et de l’Asile.
2047 : c’est le nombre de demandes de protection internationale que le Luxembourg a enregistré en 2019. Même si ce nombre dépasse la barre des 2 000 personnes arrivées au cours de l’année dernière et est bien plus élevé qu’avant la « crise de 2015 » (1 091 demandes de protection internationale enregistrées en 2014), comme l’a noté, lundi matin, le ministre des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, il est en légère baisse par rapport aux deux dernières années 2 206 demandes de protection internationale en 2018 et 2 318 en 2017, au niveau de l’année 2016 (2 036) et en-dessous du nombre de demandes de protection internationale en 2015 (2 447).
Comme en 2018, le premier pays d’origine des demandeurs de protection internationale au Grand-Duché est l’Érythrée avec 510 demandeurs (24,9%), suivi par la Syrie avec 287 demandeurs (14%), puis l’Afghanistan avec 162 demandeurs (7,9%), l’Irak avec 110 demandeurs (5,4%) et l’Algérie avec 79 demandeurs (3,9%). À noter que pour la première fois, le Venezuela se retrouve parmi par les principaux pays d’origine des demandeurs de protection internationale (6e place) avec 64 demandeurs (3,1%).
Moins de statuts accordés
Par ailleurs, Jean Asselborn a indiqué lors de la présentation du bilan 2019 que parmi les pays des Balkans occidentaux, seule l’Albanie a connu une légère progression (56 demandeurs en 2019 contre 48 en 2018). Le ministre des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile a également souligné une nette diminution des demandeurs de protection internationale en provenance des de Géorgie avec 36 demandeurs en 2019 contre 141 en 2019.
Jean Asselborn a également détaillé les 2 154 décisions prises par la direction de l’Immigration en matière de protection internationale en 2019 contre 2 371 en 2018, 3 186 en 2017, 2 319 en 2016 et 1 245 en 2015. Ainsi la direction de l’Immigration a accordé le statut de réfugié à 653 personnes (268 Syriens, 182 Érythréens, 56 Irakiens, 52 Afghans, 19 Iraniens…) – soit 30,3% des décisions de l’ direction de l’Immigration – contre 994 en 2018 et 1176 en 2017. En parallèle, 40 personnes se sont vues octroyer le statut conféré par la protection subsidiaire (17 Vénézuéliens) par rapport à 74 en 2018 et 56 en 2017. À l’inverse, la direction de l’Immigration a refusé le statut de réfugié à 397 personnes en 2019 contre 361 en 2018, 526 en 2017, 438 en 2016 et 525 en 2015. Par ailleurs, la direction de l’Immigration s’est déclarée incompétente en vertu du règlement européenne Dublin III à 625 reprises et donc décidé d’un transfert dans un autre État membre dans ces cas contre 797 en 2018, 1 225 en 2017, 617 en 2016 et 284 en 2015. Enfin, le rapport note également que le nombre de bénéficiaires d’une protection internationale dans un autre État membre, introduisant une nouvelle demande, est en forte augmentation avec 88 personnes ayant reçu une décision d’irrecevabilité « premier pays d’asile » contre 33 en 2018.
Saturation des structures d’hébergement
Auparavant sous la tutelle du ministère de la Famille et de l’Intégration, l’accueil des demandeurs de protection internationale est passé sous l’égide du ministère de l’Immigration et de l’Asile via la création de l’Office national de l’accueil (ONA) en vertu de la loi du 4 décembre 2019, entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Fin décembre, 55 structures d’hébergement ont été exploitées dans 32 communes à travers le pays: 33 de ces structures sont directement gérées par l’ONA (120 agents) tandis que 12 structures sont gérés par la Croix-Rouge et 12 par Caritas via des accords de collaboration signés avec l’ONA.
En 2019, 3 351 nouvelles arrivées (des demandeurs de protection internationale, des personnes arrivant dans le cadre d’un regroupement familial, des DPI effectuant une deuxième demande et des personnes accueillis dans le cadre de programme de réinstallation) ont été comptabilisées contre 3 428 en 2018, 3 004 en 2017, 2 474 en 2016, 2 447 en 2015 et 1 091 en 2014. Le taux d’occupation a été en 2019 de 78,9%, 3 208 lits occupés sur les 4 064 disponibles par 50,1% de demandeurs de protection internationale, 41,1% de bénéficiaires de protection internationale ou similaire et 8,8% de personnes dont la demande de protection internationale n’a pas abouti et autres. Et ce taux d’occupation grimpe à 81,6% au sein des structures d’hébergement durables dans le cadre de la « phase 3 », ce qui selon Jean Asselborn « reflète une saturation chronique des structures d’hébergement ».
Le ministre des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile a réitéré son appel aux communes à s’engager dans la mise à disposition de terrains (d’un minimum de 10 ares), voire d’immeubles qui pourront être exploités pour l’hébergement de demandeurs de protection internationale.
Le Quotidien