Deux sœurs russes se sont retrouvées fin janvier, 78 ans après leur séparation en pleine Seconde guerre mondiale, grâce à l’aide d’une émission télévisée et de la police russe.
Au moment des retrouvailles, Ioulia et Rozalina Kharitonova, aujourd’hui âgées de 92 ans et 94 ans, se sont étreintes et embrassées, tandis qu’autour d’elles des proches essuyaient des larmes, selon des images de la rencontre obtenues vendredi auprès du ministère russe de l’Intérieur. « Je l’ai cherchée, je l’ai toujours cherchée », répétait Rozalina, en tenant sa sœur par la main.
Adolescentes, elles habitaient avec leurs parents à Stalingrad, site de la grande bataille éponyme, lorsqu’elles furent séparées en 1942 au moment de l’évacuation de la ville face aux bombardements nazis. Née en 1928, Ioulia Kharitonova a été évacuée avec sa mère et s’est retrouvée à Penza, alors que Rozalina, née en 1926, a été réinstallée 1000 km plus à l’est à Tchéliabinsk, dans l’Oural, avec les employés de l’usine où elle travaillait.
Police providentielle
« Séparées par la guerre dans leur jeunesse, ces personnes n’ont pas perdu l’espoir de se revoir pendant 78 longues années », a souligné dans un communiqué la porte-parole de la police russe. Selon elle, les deux femmes se sont revues en janvier à Tchéliabinsk, après que la fille de Ioulia a demandé aux forces de l’ordre de l’aider à retrouver la trace de la sœur aînée de sa mère. Rozalina avait déjà essayé de retrouver Ioulia, sans succès, via une émission de télévision russe visant à réunir les membres d’une même famille qui se sont perdus de vue.
La police, découvrant le témoignage sur le site de l’émission, a fait le rapprochement et contacté les deux femmes, organisant ainsi les retrouvailles.
La Russie s’apprête à célébrer le 9 mai en grand pompe les 75 ans de la victoire alliée sur les nazis. L’URSS a payé à l’époque un tribu particulièrement lourd, avec environ 27 millions de morts, selon les chiffres officiels russes. La bataille de Stalingrad – aujourd’hui Volgograd – fut emblématique avec plus de 1,1 million de morts côté soviétique et environ 1,5 million de morts côté allemand, selon Moscou. Cette défaite nazie en février 1943 après six mois et demi de combats est considérée comme un tournant majeur de la guerre qui a conduit à la chute du régime hitlérien.
LQ/AFP