Le tribunal de commerce doit examiner le 25 février les comptes de l’Imagerie d’Épinal, en difficultés financières, dont la propriétaire est visée par une enquête pour abus de biens sociaux, a-t-on appris mercredi auprès du parquet.
L’audience « aura pour vocation de vérifier si (les sociétés composant le groupe Imagerie d’Épinal) se trouvent effectivement en état de cessation des paiements », a précisé dans un communiqué le procureur, Nicolas Heitz. Le tribunal de commerce peut décider soit de « faire diligenter une enquête visant à s’assurer de la réalité et de l’étendue des difficultés du groupe, soit d’ouvrir une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire », et de nommer un mandataire judiciaire, a-t-il ajouté. Nicolas Heitz a saisi la juridiction commerciale le 15 janvier « en vue de l’ouverture d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire à l’égard des sociétés composant le groupe Imagerie d’Épinal ». « Ces requêtes font notamment suite aux difficultés financières constatées au sein des différentes sociétés du groupe, lesquelles ont présenté un résultat déficitaire à la clôture du dernier exercice comptable de l’année 2018 », a-t-il indiqué.
Une enquête pour abus de biens sociaux ouverte 2019
L’Imagerie d’Épinal est une entreprise patrimoniale fondée en 1796, riche d’une collection de 1 344 bois gravés classée au titre d’objets des monuments historiques, un important fonds iconographique de plusieurs centaines de milliers d’images et plus de 6 000 pierres lithographiques des XIXe et XXe siècles.
Une enquête pour abus de biens sociaux a été ouverte en juin 2019 après la plainte d’un actionnaire, Hervé de Buyer, et confiée au service régional de police judiciaire de Nancy. Hervé de Buyer, qui a fait fortune dans les casseroles haut de gamme, avait investi 900 000 euros en 2016, lorsque les nouveaux propriétaires de l’Imagerie, Christine Lorimy et Pacôme Vexlard, avaient ouvert le capital à des actionnaires privés. Trois autres investisseurs avaient participé à la levée de fonds qui a rassemblé 1,2 million d’euros. L’industriel à la retraite, octogénaire, n’avait pas eu accès aux comptes deux années de suite, puis avait découvert un déficit dépassant le million d’euros. Christine Lorimy, qui s’est séparée de son associé en décembre 2018, avait expliqué la situation financière de la petite entreprise de production artisanale par « un nouveau modèle économique » et un virage commercial stratégique, assurant que « la trésorerie (était) bonne ». Le tribunal de commerce avait rejeté la demande d’Hervé de Buyer de désigner un administrateur judiciaire en septembre 2019. Il a fait appel de cette décision.
LQ/AFP