Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Comme mentionné le 18 janvier dans nos colonnes, le caractère tempétueux et autoritaire de la Grande-Duchesse n’est plus un secret. Les indiscrétions de ces dernières semaines ont amené le Grand-Duc à monter au front pour défendre en quatre (!) langues son épouse, dont le rôle, pas clairement défini par la Constitution, est de plus en plus critiqué.
Le message publié hier par le chef de l’État est exceptionnel à plus d’un titre. Henri défend à la fois Maria Teresa, mais aussi l’institution qu’est la Cour grand-ducale. C’est tout d’abord le mari qui met en avant le «dévouement exemplaire» de son épouse «pour servir notre pays depuis 39 ans». L’ensemble de la famille souffrirait des récentes attaques à l’encontre de la Grande-Duchesse.
Il est compréhensible que les récents articles de presse qualifiant Maria Teresa de dictatrice qui serait hors de contrôle affectent le couple grand-ducal. En même temps, la sériosité de nos confrères du Land, à la base de ces révélations, n’est plus à prouver.
Le sort veut que la Grande-Duchesse doive faire face à cette tempête à un moment où son frère cadet se trouve hospitalisé en soins intensifs à Genève. L’émotion que suscite la lutte d’un proche pour survivre n’est pas à remettre en cause. Mais le choix du Grand-Duc de préciser qu’il était au chevet de son beau-frère au moment de rédiger son message a de quoi interpeller. Est-ce qu’il s’agit d’une manœuvre pour nourrir la mauvaise conscience de la presse ? Le choix de la Cour de publier dans la foulée de la missive une série de photos du couple grand-ducal se baladant à Genève vient s’ajouter à cette interrogation.
Ni le Grand-Duc ni une large frange du camp politique ne remettent en question le besoin de rendre la Cour plus transparente. La publication du rapport sur son fonctionnement sera une première étape essentielle pour pérenniser la monarchie constitutionnelle.
David Marques