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Tornade au Luxembourg : les élus jouent la transparence


Pierre Mellina, le bourgmestre de Pétange : "nous voulons faire un bilan en toute transparence"(Photo Julien Garroy).

Les communes de Bascharage et Pétange ont dressé, vendredi, le bilan de la tornade en toute «transparence». Une commission a été créée pour attribuer les dons reçus qui s’élèvent à 1,1 million d’euros.

C’est un dossier très sensible», a lancé Michel Wolter, le bourgmestre de Bascharage, vendredi après-midi, dans la salle du conseil communal. C’est pourquoi «nous voulons faire un bilan en toute transparence», insiste-t-il en parlant en son nom et celui de Pierre Mellina, bourgmestre de Pétange, assis à côté de lui.
Tout le monde garde en tête les ravages provoqués par la tornade le 9 août dernier. Après l’élan de solidarité pour déblayer les rues et les jardins, s’en est suivi un long parcours du combattant pour les sinistrés afin de faire reconnaître leur préjudice, faire réparer leur demeure et se faire rembourser.
L’édile égraine les chiffres qui montrent l’ampleur de ce qui s’est passé à Bascharage :
– 19 personnes blessées, dont deux gravement;
– 357 immeubles sinistrés;
– 78 personnes relogées (58 avec l’aide de la commune et 20 par solutions privées).
À Pétange :
– Entre 250 et 300 immeubles ont été sinistrés;
– 65 personnes relogées (48 avec l’aide de la commune et 15 par solutions privées);
– Actuellement, 31 maisons sont toujours inhabitables.

Au total, en date du 20 janvier, 4 000 sinistres ont été déclarés aux assurances, dont 98 % ont été pris en charge pour un montant de 100 millions d’euros. Ces déclarations concernent pour un tiers d’entre elles des dégâts sur les voitures et 70 % des dossiers ont déjà été clôturés. Cinquante pour cent des dossiers de dégâts d’immeubles ont été également clôturés. Au total, 40 millions d’euros ont déjà été remboursés.

Au ministère de la Famille (MIFA), 64 dossiers ont été reçus. En se basant uniquement sur des critères sociaux, au 13 janvier, 12 dossiers ont été acceptés pour un total de dédommagements de 196 000 euros. Vingt dossiers ont été refusés et 32 sont en cours d’évaluation. Les derniers dossiers doivent être déposés au plus tard au 31 mars. Les offices sociaux de Bacharage et de Pétange ont également reçu à eux deux plus de 100 demandes d’aides.

Michel Wolter, le bourgmestre de Bascharage (Photo : Julien Garroy).

Michel Wolter, le bourgmestre de Bascharage (Photo : Julien Garroy).

Mais le chiffre le plus impressionnant, c’est sans aucun doute celui des dons reçus :
L’ASBL Käerjeng hëlleft a récolté 495 000 euros, Fir e gudden Zweck Péiteng 525 000 euros. Si on ajoute à cela l’argent rassemblé par Caritas (75 000 euros), cela donne un total de 1,1 million d’euros. Une somme qui sera reversée aux sinistrés. «Nous avons une lourde responsabilité par rapport aux donateurs», souligne encore Michel Wolter.

Priorité aux personnes mal remboursées

Pour répartir cet argent de façon équitable, des réunions de concertation sont organisées entre toutes les parties concernées, le ministère de la Famille, les deux communes et leurs offices sociaux, les deux associations qui ont récolté les fonds, la Croix-Rouge et Caritas. L’une a déjà eu lieu ce moi-ci, l’autre se tiendra à l’hôtel de ville de Pétange le 21 août.

Marc Hansen, président de l’ASBL Käerjeng Hëlleft, est touché par l’«extrême solidarité», qui a suivi la catastrophe. «Quand les dons ont commencé à affluer, à être proposés même sur les réseaux sociaux comme Facebook, nous les associations de Pétange et Bascharage, nous nous sommes rapidement mises en contact avec les administrations communales. Nous avons ensuite communiqué les comptes des deux associations», pour éviter que des personnes malveillantes profitent de la situation. «Des sommes conséquentes», venant aussi bien de personnes privées que d’associations, communes ou sociétés ont été versées par solidarité. Un phénomène tel qu’il a surpris par son ampleur Marc Hansen qui ne s’attendait pas à une telle générosité. L’argent sera versé en priorité aux personnes qui n’ont pas reçu de dédommagement des assurances ou trop peu : «C’est souvent le cas pour les dégâts aux alentours de la maison, ou pour les voitures.» Et aussi le cas des personnes qui n’habitent pas dans les communes touchées mais qui étaient garées à ces endroits au moment de la tornade, à condition de pouvoir le prouver.

Les critères exacts d’attribution restent encore à définir.

Audrey Libiez

Environ 2,5 millions d’euros pour les deux communes

Les images terribles du mois d'août 2019 (Photo : Anne Lommel).

Les images terribles du mois d’août 2019 (Photo : Anne Lommel).

Les communes ont elles aussi été victimes de la tornade. «Chez nous, l’administration communale estime à 2 millions d’euros les dégâts», indique le bourgmestre de Bascharage. Au lieu de faire des travaux de réparation fidèles à ce qui existait avant, la commune en profite pour faire des améliorations, ce qui ralentit le processus : «Par exemple, les mâts du stade de foot ont été enlevés et nous aimerions maintenant mettre des led à la place des anciennes lumières. On discute avec l’assurance de la part à prendre en charge car on ne peut pas lui demander de rembourser ce qu’on n’avait pas. Mais nous sommes bien assurés et nous avons bon espoir que les assureurs prennent en charge la plupart des dégâts.» L’État devrait également prendre en charge certains coûts restants.
À Pétange, le bourgmestre estime le coût des réparations à «500 000 euros. Il y a encore d’autres projets qui doivent être réalisés, notamment des arbres qui ont été coupés, des parcs qui ont été endommagés. Nous sommes en discussion pour voir comment nous allons rétablir ces parcs. Nous allons voir à quelle hauteur l’État va participer à cette rénovation. Dans tous les cas, la commune est prête à réaliser ces projets, notamment autour du Train 1900 où beaucoup de dégâts ont été constatés. Pour les dommages des bâtiments, là nous allons être bien remboursés par les assurances, mais pour les espaces verts il devrait rester 100 000 à 200 000 euros à compléter».