Le ministère de la Santé s’est félicité de l’adoption vendredi, en Conseil de gouvernement, du premier «Plan d’action luxembourgeois de réduction du mésusage de l’alcool» (Palma) pour la période 2020-2024. Ce plan, qui promeut une consommation saine et raisonnable à tout âge, vise tout particulièrement les jeunes.
Le Palma entend « réduire significativement le mésusage de l’alcool et ses méfaits au Luxembourg », en sensibilisant et protégeant plus particulièrement les jeunes. «Il m’importe avant tout de responsabiliser les citoyens face à leur consommation d’alcool. Je pense que la plupart des gens sont conscients des ravages que fait le mésusage d’alcool. Il est notamment à l’origine d’accidents de la circulation ou d’actes de violence. Mais le mésusage d’alcool affecte surtout durablement la santé et constitue un facteur de risque évitable des maladies cardiovasculaires, de cancers, de maladies du foie ou encore de troubles mentaux», a souligné dans un communiqué le ministre de la Santé, Étienne Schneider.
Il s’agit d’un enjeu de santé publique majeur pour les autorités. Car le Luxembourg compte en effet un pourcentage d’adultes connaissant des épisodes de consommation d’alcool excessive parmi les plus élevés de l’Union européenne. Avec plus d’un adulte sur trois concerné, le Grand-Duché fait partie du trio de tête derrière le Danemark et la Roumanie. En revanche, se réjouit le ministère de la Santé, « seulement un adolescent de 15 ans sur 7 déclare avoir été ivre au moins deux fois dans sa vie, ce qui est la proportion la plus faible de l’UE ».
Très en retard sur le reste de l’UE
Le Palma est organisé autour de six axes, déclinés en différentes mesures et actions :
– Adapter le cadre législatif règlementant la mise sur le marché de l’alcool. Le plan prévoit de porter l’interdiction de l’âge légal de la vente de boissons à forte teneur d’alcool de 16 à 18 ans. Le Luxembourg est en effet l’un des seuls États membres de l’UE à autoriser l’achat de boissons alcoolisées à partir de 16 ans.
– Mettre un accent fort sur la sensibilisation tant de la population générale que de populations spécifiques (femmes enceintes, employés, etc.) et sur la promotion de la responsabilité partagée et communautaire face aux excès.
– Dépistage précoce du mésusage de l’alcool.
– Amélioration du parcours de soin : de la prise en charge thérapeutique à la réhabilitation et à la réduction des risques, il s’agit d’optimiser l’offre de soins comme l’offre d’hébergements de soins. Avec le développement d’offres de soutien et d’accompagnement pour les proches.
– Développer les connaissances et compétences des professionnels en matière de mésusage de l’alcool.
– Développement de la connaissance sur le mésusage de l’alcool au Luxembourg par la réalisation de projets de recherche.
Un rapport d’activité annuel rendra compte des avancées du Palma et deux évaluations externes seront menées en 2022 et en 2024, indique par ailleurs le ministère. En parallèle, un rapport épidémiologique sera élaboré tous les cinq ans.
LQ