Sixième année de hausse consécutive pour le marché automobile européen.
Le marché automobile européen a progressé en 2019 pour la sixième année consécutive, de 1,2% à plus de 15,3 millions de véhicules, grâce à un envol des immatriculations en décembre (+21,7%) lié à des changements de réglementations, ont annoncé les constructeurs. Le groupe Renault (avec Dacia, Lada, Alpine) a progressé de 1,1% sur l’ensemble de l’année, quasiment au même rythme que la moyenne de ses concurrents, tandis que son rival français PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a perdu des parts de marché, en reculant de 1,1%, d’après les chiffres de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) publiés jeudi.
Le marché européen avait démarré l’année en recul, « mais le dernier trimestre, et le mois de décembre en particulier, ont poussé la performance annuelle en territoire positif », a commenté l’ACEA, dans un communiqué. Ainsi, le nombre de voitures particulières neuves mises sur les routes de l’Union européenne a augmenté de plus de 200.000 unités en 2019, pour atteindre 15,34 millions de véhicules. Parmi les principaux marchés nationaux, l’Allemagne a connu la plus forte hausse (+5%), devant la France (+1,9%) et l’Italie (+0,3%). En revanche, l’Espagne (-4,8%) et le Royaume-Uni (-2,4%) ont baissé. Sur le seul mois de décembre, les immatriculations se sont envolées de 21,7% à près de 999.000 véhicules. Mais cette hausse exceptionnelle est liée à des facteurs réglementaires.
À noter qu’avec une croissance des nouvelles immatriculations de 4,16 % en 2019, le marché automobile luxembourgeois a signé une cinquième année consécutive en hausse.
En France notamment, certains acheteurs se sont précipités chez les concessionnaires en fin d’année, anticipant une hausse drastique des malus sur les gros véhicules les plus polluants à partir du 1er janvier. Plus largement, au niveau européen, « le marché a été artificiellement dopé » par le durcissement des normes sur les émissions de CO2, qui contraint les constructeurs à respecter un plafond de 95 grammes par kilomètre en moyenne sur leur gamme à partir de 2020 sous peine de lourdes amendes, a expliqué Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile.
Volkswagen, toujours premier
En fin d’année, « il y a eu des immatriculations par anticipation de gros véhicules émetteurs de CO2 pour éviter qu’ils entrent dans le calcul des quotas 2020 », a-t-il détaillé. Sur l’année complète, le groupe Volkswagen a renforcé sa première place dans l’UE, avec des livraisons en progression de 3,1%. Le groupe, qui comprend les marques Audi, Porsche, Seat et Skoda, a atteint 23% de parts de marché (+0,1 point).
Seat, dont le patron Luca de Meo vient de démissionner et est pressenti pour prendre la direction générale de Renault, a le plus contribué à la performance de l’ensemble, en augmentant ses volumes de 11,8% grâce à ses nouveaux SUV (4×4 de loisir) Arona et Ateca. En deuxième position, PSA, en cours de fusion avec Fiat Chrysler, a subi une baisse de part de marché de 0,3 point, à 15,9%. Les volumes de Peugeot ont reculé de 0,4% et ceux d’Opel/Vauxhall de 7,6%, victimes d’une politique commerciale restrictive en matière de rabais pour privilégier les marges.
Citroën, dont la gamme a été profondément renouvelée, a mieux tiré son épingle du jeu (+6,6%) tout comme DS (+10,2%). Le groupe Renault a maintenu sa troisième place européenne avec une part de marché stable de 10,6%, sauvé par la bonne santé de son label roumain « low cost » Dacia (+10,4%) et le succès de la citadine Sandero et du SUV Duster. La marque au losange a cependant reculé de 3,5%.
Derrière le trio de tête, le coréen Hyundai (avec Kia) a progressé de 2,8% et amélioré légèrement sa part de marché (+0,1 point à 6,8%). Les champions allemands du haut de gamme BMW (avec Mini) et Daimler (Mercedes, Smart) ont progressé respectivement de 1,7% et 5,3%.
A l’inverse, les constructeurs généralistes Ford et Fiat Chrysler (FCA) ont vu leurs volumes fondre de 1,3% et 7,3%. Le groupe japonais Toyota, pionnier des véhicules hybrides, a encore profité de la forte image de ses motorisations essence-électrique. Il a augmenté ses immatriculations de 4,9% pour atteindre 5% de part de marché. Tout l’inverse de son compatriote Nissan, partenaire en crise de Renault: ses volumes ont chuté de 19,6% et le groupe vend désormais deux fois moins de voitures que Toyota en Europe.
LQ