La grande tradition des feux d’artifice du réveillon de la saint-Sylvestre serait-elle menacée à terme ? Chaque année, en effet, en amont du 31 décembre, les réglementations communales s’avèrent de plus en plus strictes. Certes, une certaine tolérance, qui varie selon les communes, s’applique de manière tacite, telle une règle non écrite : l’utilisation d’un matériel pyrotechnique n’est pas verbalisée, à condition de se comporter «en bon père de famille».
Mais cela pourrait bien radicalement changer dans les années à venir, et une interdiction complète pourrait bien devenir une règle à n’enfreindre en aucun cas, au risque de se voir sanctionné. Les raisons qui poussent les autorités à serrer la vis sont diverses : pollutions environnementale et sonore, accidents corporels et dégradations matérielles dus à un mésusage des feux d’artifice, dérangement de la quiétude des animaux de compagnie, mais aussi de la faune sauvage et de la flore…
Le débat ne date pas d’hier, mais la prise de conscience sans cesse plus accrue de la problématique globale du changement climatique semble constituer l’un des principaux arguments des détracteurs des feux d’artifice et pétards.
Et le Luxembourg n’est pas le seul pays qui multiplie les interdictions. En Allemagne également, des voix s’élèvent contre cette tradition, alors que nos voisins d’outre-Moselle sont notoirement connus pour être parmi les plus friands de ce rituel du 31 décembre. Dans son édition de samedi, le Bild consacre d’ailleurs une page entière à ce débat sous le titre «Tirer des pétards, ne serait-ce plus que de la folie ?». Le même journal fait notamment remarquer que «toujours plus de villes interdisent, dans certaines zones, pétards et fusées pour la saint-Sylvestre, dont Hambourg, Düsseldorf ou encore Munich». De plus, le quotidien populaire allemand, qui parle de «controverse», souligne que 2% de la pollution annuelle due aux particules fines est produite à la Saint-Sylvestre.
Alors, pour ou contre ? Telle est la question.
Claude Damiani