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Syrie : la Turquie ne se retirera pas d’Idleb


"Nous n'évacuerons en aucune manière ces 12 postes d'observation", que la Turquie garde dans la région, a affirmé le ministre de la Défense. (photo AFP)

La Turquie a annoncé dimanche qu’elle ne se retirerait pas de ses postes d’observation dans la région d’Idleb (nord-ouest de la Syrie) où les forces de Damas soutenues par l’aviation russe ont intensifié leurs bombardements depuis le 16 décembre.

L’armée turque est déployée dans douze postes d’observation dans la région d’Idleb, en vertu d’un accord conclu en septembre 2018 entre Moscou, allié du régime syrien, et Ankara, qui parraine les rebelles. Cet accord était destiné à éviter une offensive du gouvernement de Damas contre la région, ultime grand bastion rebelle et jihadiste de Syrie dominé par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d’Al-Qaïda) et où vivent trois millions de personnes.

Les forces de Damas ont encerclé le 23 décembre l’un de ces postes turcs, après avoir repris du terrain dans la région, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Nous respectons l’accord conclu avec la Russie et nous nous attendons à ce que la Russie respecte cet accord », a déclaré le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, cité dimanche sur le compte Twitter du ministère. « Nous n’évacuerons en aucune manière ces 12 postes d’observation, nous n’en partirons pas », ajoute le ministre qui s’exprimait lors d’une tournée d’inspection des forces turques, en compagnie de responsables de l’armée, dans la province de Hatay (sud) près de la frontière syrienne.

Prête aussi à aller en Libye

Inquiète d’un nouvel afflux de réfugiés syriens, la Turquie fait pression pour un nouvel accord de cessez-le-feu et a envoyé lundi dernier une délégation à Moscou. Parallèlement, la Turquie s’est dit prête à répondre à une demande d’aide militaire formulée par le gouvernement d’union nationale (GNA) libyen reconnu par l’ONU. Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé jeudi que le Parlement voterait le 8 ou le 9 janvier sur une motion autorisant l’envoi de soldats en Libye pour soutenir le GNA face aux forces de l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar, ouvrant ainsi la voie à une intervention militaire turque directe dans ce pays.

Ankara a signé le 27 novembre avec le GNA un accord de coopération militaire et sécuritaire lors d’une visite à Istanbul de son chef Fayez al-Sarraj, mais doit obtenir du Parlement un mandat séparé pour pouvoir déployer des forces combattantes en Libye, comme en Irak ou en Syrie. Selon l’agence officielle Anadolu, citant des sources au sein du parti d’Erdogan, le calendrier pourrait être avancé et une motion pour obtenir ce mandat présentée dès lundi au président du Parlement en vue d’une session extraordinaire pour la voter jeudi.

LQ/AFP