L’Etat fédéral allemand, dont les titres sont très recherchés par les investisseurs, va émettre des obligations vertes à compter de l’an prochain, alors que Berlin veut intensifier ses efforts contre le réchauffement climatique.
L’Allemagne « a l’intention d’émettre pour la première fois des obligations d’Etat vertes au second semestre 2020 », a indiqué jeudi l’agence fédérale émettrice de la dette du Bund dans un communiqué. La « Finanzagentur » émettra sur le marché des titres prenant la forme d' »obligations jumelles » vertes destinées à financer des dépenses équivalentes et visant « un impact écologique et durable positif », précise l’agence. Dans le détail, le gouvernement émettra aux côtés d’une obligation conventionnelle une autre obligation verte « de même maturité et même coupon » annuel. Celle-ci viendra en partie se substituer à du papier classique émis pour une durée allant de 6 mois à 30 ans.
L’Allemagne compte globalement émettre 210 milliards d’euros de dette sur le marché l’an prochain, sans préciser encore quel volume sera dédié aux obligations vertes. Avec 170 milliards d’euros émis cette année, l’envol du marché mondial des obligations vertes se confirme, selon la banque publique allemande KfW, bras financier de l’Etat, qui a émis elle-même cette année 8 milliards d’euros de ce type d’obligations.
La Banque centrale européenne, sous la houlette de sa présidente Christine Lagarde, compte elle « verdir » sa politique monétaire, ce qui pourrait passer par des rachats de dette privilégiant les obligations vertes. Une idée qui se heurte néanmoins à la résistance de la Banque fédérale allemande, qui y voit un outil de distorsion du marché. Le gouvernement allemand intensifie lui ses efforts pour lutter contre le changement climatique, en même temps que la Commission européenne qui met au point une nomenclature ou « taxonomie » pour identifier les projets pouvant recevoir un label « vert ». Le parlement allemand doit adopter vendredi un « paquet climat » plus ambitieux que le projet de loi initial, incluant notamment un prix plus élevé pour la tonne de CO2 dans les transports et la construction à partir de 2021.
AFP
Ils vont donc pouvoir fermer plus rapidement leurs centrales électriques à charbon.