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La conduite accompagnée

Cette fin d’année est dure à vivre pour les plus acharnés parmi les automobilistes du pays. Comme le démontre chaque année l’Autofestival, la voiture reste le bébé préféré du Luxembourgeois. Et les ventes de voitures neuves ne se limitent pas à la grand-messe de l’auto, organisée annuellement en janvier. Selon les derniers chiffres du Statec, l’année 2019 pourrait se solder par un nouveau record absolu de nouvelles immatriculations.
Sur les onze premiers mois de l’année, le marché luxembourgeois affiche déjà 51 881 nouvelles immatriculations, soit une croissance de 3,36 % sur un an. Pour signer un nouveau record en 2019, il suffit au marché automobile luxembourgeois de procéder à l’immatriculation de 931 voitures en ce mois décembre.
Il est un fait que prendre la voiture reste souvent indispensable au Luxembourg. En attendant une nette augmentation des capacités et un développement plus dense du réseau des transports publics, le trafic individuel est souvent l’unique solution pour se rendre d’un point A vers un point B. Les éternels bouchons aux heures de pointe ne changent rien au constat. Et malgré la frustration qui se dégage des pertes de temps accumulées sur les routes et autoroutes du pays, le changement vers une mobilité plus durable n’est pas encore pour demain.
Or il est grand temps d’agir. Le gouvernement a enfin lancé son plan Énergie-Climat qui doit proposer suffisamment de mesures incitatives aux automobilistes pour passer à une mobilité plus multimodale et donc plus durable. La hausse progressive des accises sur le carburant n’est qu’une première mesure, qui fait déjà râler pas mal d’automobilistes. L’introduction de la taxe carbone dès 2021 (20 euros par tonne de CO2 émise) va également augmenter la facture de l’essence et du diesel. Finalement, l’imposition des voitures doit changer afin d’amener les automobilistes à opter pour des voitures à zéro ou très peu d’émissions de CO2.
Mardi, le ministre de la Mobilité, François Bausch, a annoncé une nouvelle norme pour calculer la consommation et les émissions des voitures neuves. Une hausse de la taxe automobile n’est pas à exclure. Si cette mesure est avant tout une réponse aux tricheries des constructeurs automobiles, elle suit le même principe : plus d’émissions de CO2, plus de taxes. Il s’agit d’un mal nécessaire pour amener la population à passer à un mode de vie plus écologique.

David Marques