Le gouvernement italien a adopté tard dimanche une série de « mesures d’urgence » visant à sauver la Banca Popolare di Bari, une banque du sud du pays au bord de la faillite, débloquant jusqu’à 900 millions d’euros. Cet établissement compte 3 300 employés et 368 agences.
« Le gouvernement est au côté des épargnants et des employés de la Banca Popolare di Bari et des entreprises qu’elles soutient, et est engagé pour sa relance, au bénéfice de l’économie du Mezzogiorno », le sud défavorisé de l’Italie, a affirmé le ministre de l’Economie, Roberto Gualtieri, à la fin du conseil des ministres. Le sauvetage de BPB sera effectué via la Banca del Mezzogiorno-Mediocredito Centrale (MCC). Le décret-loi prévoit une aide publique maximale de 900 millions d’euros pour renforcer la capacité patrimoniale de MCC. Celle-ci participera ensuite, aux côtés du Fonds interbancaire de tutelle des dépôts (FITD) et à d’éventuels autres investisseurs, au sauvetage de Banca Popolare di Bari, a précisé le gouvernement dans un communiqué. Selon le quotidien italien La Stampa, MCC pourrait injecter ainsi 500 millions d’euros dans BPB. La Banque d’Italie a placé vendredi soir la BPB sous sa tutelle en nommant des administrateurs extraordinaires pour la diriger à la place du conseil d’administration jusqu’alors en place.
Pertes colossales
Le gouvernement a précisé que les administrateurs extraordinaires poursuivaient les négociations déjà lancées avec MCC et le FITD pour définir un accord cadre, contenant les « lignes stratégiques du plan de relance de la banque, avec son retour à un équilibre économique et patrimonial, et un rôle central dans le financement de l’économie du Mezzogiorno ». Selon le quotidien spécialisé Il Sole-24 Ore, la banque a « perdu plus d’un milliard d’euros au cours des quatre dernières années et ses pertes en 2019 sont estimées à environ 400 millions d’euros », la Popolare di Bari ayant environ un quart de son bilan composé de crédit détériorés. Cette situation est due, selon le quotidien, à « la crise économique et à la mauvaise gestion » de cette banque fondée en 1960. Plusieurs enquêtes sont en cours pour identifier les responsables de cette situation. L’Etat italien a dû porter secours ces dernières années à plusieurs banques, dont la BMPS. Alors considérée comme le maillon faible du système bancaire italien, le BMPS a bénéficié en 2017 d’une « recapitalisation préventive », avec une injection de fonds publics. Le ministère des Finances est désormais son principal actionnaire, avec 68,2% du capital.
AFP