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Rien ne va plus à Amnéville


Les finances communales restent dépendantes des produits tirés de l'exploitation des jeux de casino. Non sans risques. (Photo illustration AFP)

La situation financière de la commune mosellane est «dégradée».

À Amnéville, «l’importance des produits tirés de l’exploitation du casino a déjà été soulignée par la Chambre dans son précédent rapport qui précisait que « toute difficulté d’exploitation du casino pour quelque raison que ce soit aurait des répercussions graves sur les finances communales ». La situation n’a pas changé et les ressources communales restent dépendantes du produit des jeux du casino, moins stable dans le temps que la fiscalité directe».

Cette analyse des magistrats de la Chambre régionale de la cour des comptes (CRC), relevée dans leur rapport définitif portant sur la période 2009 à 2013, résume pourtant bien la situation actuelle d’Amnéville. Cela fait des années que les rapports de la CRC alertent sur «l’opacité de la gestion communale» et sur le «risque de difficultés financières majeures».

Personne, les élus pas plus que les représentants de l’État, n’a finalement mis un terme à ces errements et la Chambre demande une nouvelle fois que la «qualité et la sincérité des prévisions budgétaires soient améliorées».

Charges de personnel trop importantes

Rien ne va plus à Amnéville, cette ville, que tous croyaient riche par son attractivité touristique, n’est que poudre aux yeux. «Elle ne dispose d’aucune capacité d’autofinancement disponible, le niveau d’endettement très élevé et la diminution du potentiel de cessions immobilières placent la commune dans l’impossibilité de mener une politique d’investissement significative», observe la Cour des comptes, qui ajoute encore qu’elle se retrouvera également dans «l’incapacité d’assurer durablement l’entretien de son important patrimoine immobilier».

Afin de remédier à cette situation, elle préconise «un plan de réduction de ses charges courantes, et notamment de ses charges de personnel». Sur ce dernier chapitre, la commune ne se distingue pas plus. «Les charges de personnel importantes (1 002 euros par habitant contre 603 euros pour des communes similaires) sont grevées par une gestion insuffisamment rigoureuse des ressources humaines et par les avantages dont bénéficient les agents.»

Décidément, rien ne va plus à Amnéville. L’État a commencé à mettre sérieusement son nez dans les comptes, sans aller toutefois jusqu’à envisager une mise sous tutelle. La préfecture explique qu’elle examine avec la DRFIP (Direction régionale des finances publiques) et la ville son budget prévisionnel 2015 et les mesures mises en place suite aux préconisations du rapport de la Chambre de la cour des comptes. Effectivement, les élus ont d’ores et déjà voté de fortes augmentations d’impôts.

Anne Rimlinger-Pignon (Le Républicain Lorrain)