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Armée : «La liberté syndicale est respectée»


Henri Kox (à g.) et le chef d'état-major Alain Duschène (2e de g.) lors de la visite inaugurale du nouveau ministre délégué à la Défense au centre militaire de Diekirch (Photo : Ema).

Le ministre délégué à la Défense et le chef d’état-major ripostent dans l’affaire Schleck. Toute tentative de museler le président du syndicat de l’armée est réfutée.

La mutation de Christian Schleck, le président du Syndicat professionnel de l’armée luxembourgeoise (SPAL), aurait été faite dans les règles de l’art et avec l’accord du concerné. Il s’agit de la conclusion tirée mardi par le ministre délégué à la Défense, Henri Kox, devant la Chambre des députés. Il a mis sur la table une lettre que le chef d’état-major, Alain Duschène, a fait parvenir au gouvernement. Le principe de l’engagement syndical n’aurait pas été remis en question.

L’ultimatum lancé lundi par la Confédération générale de la fonction publique (CGFP) dans l’affaire Schleck a rapidement trouvé écho auprès du gouvernement. L’heure des questions, qui s’est tenue hier après-midi à la Chambre des députés, a constitué le cadre pour permettre au ministre délégué à la Défense, Henri Kox, de riposter aux graves accusations formulées ces derniers jours par le Syndicat de la force publique (SPFP) et donc la CGFP.
Le ministre a été bien lancé par sa collègue de parti Stéphanie Empain avant que Gilles Roth (CSV) ne remette un coup de pression sur le gouvernement. Mais Henri Kox a souligné d’emblée que «le gouvernement respecte pleinement la liberté syndicale». Il est revenu par la suite sur la chronologie des événements qui ont amené le camp syndical à conclure que Christian Schleck, le président du syndicat professionnel de l’armée, avait été muselé par l’état-major.

Le principe de rotation mis en avant

Le concerné a fait l’objet d’une mutation interne qui, en fin de compte, l’aurait empêché de poursuivre son travail syndical. S’appuyant sur une lettre transmise au gouvernement par le chef d’état-major, Alain Duschène, Henri Kox a tenté d’éteindre l’incendie.
Il est avéré qu’en mai de cette année, Christian Schleck a dénoncé toute une série de dysfonctionnements au sein de l’armée. Sa mutation, lancée le même mois, serait cependant due au seul «principe de rotation». «Un premier entretien avec son chef hiérarchique a eu lieu le 15 mai. Une évaluation a été faite, le tout dans un esprit constructif», note le ministre délégué à la Défense. Un «éventuel changement de tâche» aurait été scellé le 3 juin dernier. «Le formulaire a été signé par Christian Schleck et son supérieur hiérarchique», précise Henri Kox.

Il s’est cependant avéré que le premier poste proposé au président du SPAL ne lui convenait pas. Christian Schleck était censé quitter la direction du bureau de recrutement de l’armée à Luxembourg pour revenir au centre militaire de Diekirch. Lié par une obligation de confidentialité, il n’aurait «plus été en mesure d’exercer son mandat syndical». Dans la foulée de ce premier refus, une alternative aurait été recherchée. Avec comme résultat un poste à l’état-major de l’armée, basé dans la capitale. «Tout s’est fait dans l’ordre et Christian Schleck était prêt à accepter le poste qui lui avait été proposé», souligne le ministre délégué à la Défense.

Une solution trouvée à l’amiable ?

Ce nouveau poste permettrait au président du SPAL de continuer à exercer son mandat de syndicaliste. «Il n’y a aucune remise en question de son engagement syndical. Une interprétation de la véracité des propos tenus doit avoir lieu», ajoute Henri Kox. Vu que Christian Schleck aurait signé d’un commun accord son engagement pour ce nouveau poste, on ne pourrait plus parler de «mutation».

Mardi dernier, le SPFP avait réclamé la tête du chef d’état-major de l’armée. Lundi, la CGFP a menacé le gouvernement de représailles s’il ne réglait pas le différend qui oppose le syndicat et l’état-major concernant la liberté syndicale. Il reste à savoir si les explications livrées mardi auront le don de calmer le camp syndical. Une réponse devrait intervenir au plus tard lundi à l’occasion de la conférence des comités de la CGFP.

Pour ce qui est du volet parlementaire, Henri Kox se tient à la disposition de la commission de la Défense. Il n’est pas à exclure que le chef d’état-major soit lui aussi invité par les députés afin d’évoquer sa lettre, soumise mardi à la Chambre des députés.

David Marques

Lien vers la lettre en question :

lettre adjudant