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[Festival] Reset, un «blind date» musical


Michel Reis représentera le jazz grand-ducal lors de la troisième édition du festival-résidence Reset qui se tiendra en janvier à Neimënster (Photo : Elisa Caldana)

Neimënster repart pour une troisième édition de son festival-résidence, Reset. Huit musiciens de jazz vont passer une semaine sur place, puis présenter le résultat de leur travail lors de trois soirées, les 16, 17 et 18 janvier prochains.

Prévu comme une expérience un peu folle à tenter à un rythme biennal, le festival-résidence Reset s’est imposé dès sa première édition en 2018 comme un immanquable de la scène jazz au Luxembourg. Ce moment de rencontre et de création comme aucun autre offre aux musiciens invités, mais aussi à toute la scène jazz grand-ducale, des occasion pour créer de nouvelles synergies et au public, trois soirées musicales pleines de fraîcheurs et d’imprévus.

Il faut « reseter » tout ce qu’on connaît sur le jazz», lance Ainhoa Achutegui, la directrice de l’abbaye de Neumünster, pour parler du festival Reset. Les 16, 17 et 18 janvier prochains, en effet, pas de combo connu, pas de band leader. Pas non plus de plateforme de lancement pour jeunes pousses ou étudiants prometteurs. Reset reste un concept à part !

Le directeur artistique de la manifestation, le compositeur et vibraphoniste Pascal Schumacher, invite huit musiciens de jazz pour une semaine de résidence dans le Grund. Quatre jazzmen et quatre jazzwomen en provenance de huit pays différent passés maîtres chacun d’un instrument différent et qui n’ont jamais, avant, joué ensemble. Un «blind date» musical, selon le directeur artistique. Voilà l’idée.

Pas de plan défini, mais une semaine de création

Le but : que chacun arrive là sans a priori, sans plan prédéfini, avec juste son vécu, son instrument et une énorme envie de travailler sur quelque chose de nouveau, réalisé en commun avec les autres invités. «Le pire qui pourrait arriver, lance Pascal Schumacher, c’est qu’au concert de fin de résidence, on ait huit solos d’une vingtaine de minutes chacun», avant de se reprendre : «Ce qui, vu les musiciens, ne serait, cela dit, pas mal du tout.»

Car le directeur artistique de la manifestation le dit et le répète. Une nouvelle fois, cette année, les musiciens invités sont tous des cracks sur leur instrument. Premier de cordée, le local de l’étape, Michel Reis. Actuellement en tournée au Japon, le pianiste grand-ducal est la «tête de file de toute une génération de jazzmen luxembourgeois», note Pascal Schumacher.

Il sera accompagné, pour la résidence qui débutera le 13 janvier, de la pianiste et percussionniste néerlandaise Natascha Rogers, du trompettiste allemand Sebastian Studnitzky, de la vibraphoniste japonaise Taiko Saito, du clarinettiste roumain Alex Simu, de la contrebassiste belge Lara Rosseel, du flûtiste français Joce Mienniel et de la saxophoniste et chanteuse espagnole Eva Fernández.

Une nouvelle couleur, un premier export

Ces musiciens devraient proposer lors des concerts de fin de résidence quelque chose de tout à fait différents des éditions précédentes. Les percussions afro-cubaines de Natascha Rogers, la flûte traversière de Joce Mienniel, la fusion jazz-klezmer d’Alex Simu et le vibraphone et la folie – «toute japonaise», note Schumacher – de Taiko Saito devraient apporter, assure le directeur artistique, «une couleur toute différente au résultat musical de cette année».

Comme à son habitude, la manifestation quittera l’abbaye lors de la première soirée itinérante, mais afin de prendre pour la première fois la direction de Clausen avec un concert au Melusina, adresse historique du jazz au Luxembourg, et un autre au Zapschoul, tout nouveau local, encore à inaugurer, à l’ambiance jazz-blues des Rives de Clausen.

Et pour cette édition, une quatrième date s’ajoutera à la manifestation, le dimanche 19. Pas au Luxembourg, mais à Sarrebruck, lors d’un concert promotionnel du futur festival de jazz de la capitale de la Sarre, Resonanzen, dont la première édition devrait se tenir à l’automne 2020. Une première expérience hors de nos frontières de bel augure pour le festival Reset.

Pablo Chimienti

Neimënster – Luxembourg. Les jeudi 16 (concert itinérant à Neimënster, puis au Melusina et au Zapschoul), vendredi 17 (concert de groupe dans la salle Krieps) et samedi 18 (jam session à la Brasserie) janvier 2020.

Reset sera ensuite le dimanche 19 janvier à Sarrebruck.