Les habitants de Rédange ont décidé de se faire entendre. Excédés par la circulation démentielle dans le village, ils ont constitué un collectif pour tenter d’alerter les autorités sur les effets de ce trafic au quotidien. Une manifestation est prévue ce mercredi 27 novembre.
Ils demandent juste à pouvoir sortir de chez eux. Toute bête, cette requête formulée par les habitants de Rédange ? Rien n’est moins sûr. Dans ce village de 990 habitants, ce qui s’apparente à de la routine prend des proportions qui dépassent un peu tout le monde.
La commune située à deux pas du Luxembourg est par endroits traversée par « un flux ininterrompu de véhicules » qui empoisonne la vie des habitants : 21 910 voitures et même des camions – dont le passage est pourtant interdit –, recensés sur les axes principaux de Rédange. C’est un comptage réalisé en octobre par l’Agence technique départementale qui le dit.
« On n’arrive même plus à sortir du garage ! »
Les rues étroites n’apprécient guère. Les riverains, témoins impuissants de ce ballet routier, sont à bout. À l’initiative de plusieurs Rédangeois soutenus par le maire, Daniel Cimarelli, un collectif a été créé. Il appelle à une manifestation mercredi 27 novembre de 15 h 30 à 18 h, place de l’Église. Il avait un temps été question d’un rendez-vous itinérant, mais « on se serait fait écraser », glisse le maire. Il plaisante à peine.
« L’idée, en nous réunissant à cet endroit central, c’est de montrer que ce n’est pas le problème d’une rue, mais de toute une commune. On demande aux autorités locales, départementales et nationales d’intervenir pour que nous puissions être confortables dans notre village. Par endroits, on n’arrive même plus à sortir la voiture du garage ! » Il faut dire que cet itinéraire à travers Rédange est un raccourci très prisé des automobilistes qui cherchent, notamment, à rejoindre la D326. Départementale qui mène les Lorrains jusqu’au Luxembourg.
Dire et se faire entendre, c’est bien. Mais agir, c’est mieux. Car un second problème se greffe à cette circulation intempestive. La vitesse et les incivilités. Rue de la Cote, les chiffres font froid dans le dos. Il n’est pas rare de voir les poids lourds défiler en faisant fi de la limitation à 30 km/h. L’étude montre que plus de 75 % des véhicules sont en infraction de vitesse. Daniel Cimarelli, bien conscient de la nécessité « d’aménager la circulation », a évoqué la possibilité « de faire un diagnostic pour évaluer le coût des modifications à apporter ».
Joan Moïse (Le Républicain Lorrain)