La croissance économique allemande a bien échappé de peu à l’entrée en récession, le produit intérieur brut progressant de 0,1% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, a confirmé vendredi l’Office fédéral des statistiques.
Confirmant les tendances des derniers mois, la croissance allemande a été soutenue « par la consommation », avec une progression des dépenses des ménages (+0,4%) mais aussi de celles de l’État (+0,8%) sur le trimestre précédent, souligne Destatis. Le bâtiment (+1,2%) continue à bien se porter, mais les investissements dans les équipements ont reculé eux de 2,6% par rapport au trimestre précédent, surtout du fait d’éléments exceptionnels dans les dépenses d’équipement de l’État, selon Destatis, tandis que la morosité persiste dans le secteur manufacturier.
Le commerce extérieur a également contribué à la croissance, avec une progression de 1% des exportations en données corrigées des variations saisonnières, après un recul marqué au trimestre précédent sur fond de conflits commerciaux entre Washington et ses principaux partenaires. Les importations sont elles restées quasiment stables (+0,1%) sur le trimestre. La demande intérieure profite de la bonne santé du marché du travail : la population active a atteint 45,4 millions de personnes à fin septembre, soit 356.000 de plus en un an et la masse des salaires et traitements a elle augmenté en brut de 4,3% sur un an, et même de 4,7% en net, détaille Destatis.
Le taux de chômage a stagné lui à 5,0% en octobre et reste proche de son plus bas niveau depuis la Réunification du pays. Le coup de mou du deuxième trimestre (-0,2%) a été confirmé, suggérant que la première économie européenne est de fait tombée dans une stagnation, avec « une croissance trimestrielle de 0,1% en moyenne depuis le troisième trimestre 2018 », selon les calculs de Carsten Brzeski, économiste chez ING. Sur un an, la progression du PIB au troisième trimestre est de 1,0% et de 0,5% en données corrigées des variations saisonnières. La majorité des instituts de recherche allemands parient sur une ré-accélération de l’économie l’an prochain, de même que le gouvernement: si Berlin n’attend que 0,5% de croissance cette année, il table sur 1% l’an prochain.
LQ / AFP