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La France doit inscrire le féminicide dans le code pénal, selon l’ONU Femmes


"Faire reconnaître le féminicide dans la loi est une étape absolument fondamentale dans la quête de justice." (archives AFP)

L’association ONU Femmes France a appelé jeudi à « une mobilisation générale » contre les féminicides, lançant notamment une campagne pour faire reconnaître ce terme dans le droit français et ainsi mieux « protéger les victimes ».

« Si la société prend conscience de l’ampleur de ce phénomène, force est de constater que les victimes ont été insuffisamment protégées par un arsenal juridique jugé inefficace », estime dans un communiqué l’émanation française de l’agence des Nations Unies pour l’égalité des sexes, demandant la « reconnaissance spécifique du féminicide dans le droit pénal français ».

Plusieurs pays ont ouvert la voie, rappelle le communiqué, notamment 18 États d’Amérique latine « pionnière en la matière ». En Europe, le terme a fait son apparition en Italie, dans une loi de 2013, est-il précisé. Selon un décompte et une étude au cas par cas, au moins 116 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier. En 2018, 121 femmes avaient perdu la vie dans les mêmes circonstances, selon le ministère de l’Intérieur.

Le mot fait toujours débat

« Plus personne aujourd’hui ne peut ignorer l’ampleur du phénomène. Chacun.e d’entre nous peut connaître dans son entourage une femme menacée. Il est inhumain qu’à notre époque, des femmes risquent leur vie parce qu’elles sont femmes », a souligné Céline Mas, présidente d’ONU Femmes France. Selon elle, « faire reconnaître le féminicide dans la loi est une étape absolument fondamentale dans la quête de justice ».

La campagne #LeFéminicideDansLaLoi, lancée en partenariat avec un collectif d’associations, dont le Conseil international des femmes françaises, le Forum femmes Méditerranée ou encore la Fondations des femmes, débutera le 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Reconnu en 1992 par l’Organisation mondiale de la santé, le mot féminicide est de plus en plus employé en France pour désigner les meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex. Il fait aussi débat, notamment entre les associations féministes qui demandent sa reconnaissance pénale et des juristes qui l’estiment inutile, le fait de tuer son conjoint étant déjà une circonstance aggravante et passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

LQ/AFP