Selon le ministre Lex Delles, le Luxembourg est bien plus compétitif que ne le montrent les classements internationaux.
La nouvelle édition annuelle du «bilan compétitivité» offre cette année un focus sur l’entrepreneuriat au Grand-Duché. Véritable poumon économique du pays, le tissu entrepreneurial revêt une importance capitale pour le pays d’un point de vue économique. Ainsi, dans un vaste rapport de 230 pages, le bilan compétitivité renseigne, par le biais de nombreux chiffres statistiques, des performances de ce tissu.
Parmi ces statistiques figure le temps qu’il faut, en jour, au Grand-Duché pour créer une entreprise et être en ordre au niveau administratif. Un point qui est régulièrement repris par les nombreux classements dans le monde pour comparer les pays entre eux et établir une hiérarchie des pays les attractifs pour les entrepreneurs. Selon les chiffres du ministre et de son ministère, il faut en moyenne, en 2019, compter 8 jours ouvrables pour obtenir une autorisation d’établissement. Entre 2010 et 2019, il fallait compter 9,5 jours ouvrables.
Sauf qu’au regard des classements internationaux qui font office de référence, comme l’indice de facilité de faire des affaires (Ease of doing business index) créé par la Banque Mondiale, il faut au Luxembourg 16,5 jours ouvrables. Autant dire une éternité au regard de ce qui se pratique chez nos voisins, puisque ces mêmes classements internationaux affirment qu’en Belgique, il faut en moyenne 4 jours, en France 3,5 jours, aux Pays-Bas 3,5 jours et seulement 18 minutes dans un pays hautement digital qu’est l’Estonie. «Dans la réalité, le Luxembourg fait mieux. Il faut interpréter les résultats des classements internationaux avec prudence dans la mesure où la méthodologie de ces classements ne prend pas certaines spécificités du pays», a souligné le ministre Lex Delles.
Un mauvais reflet du Luxembourg
«Mais même en passant de 16,5 jours à 8 jours, c’est beaucoup trop. Notre objectif est d’arriver à 3-4 jours. Pour cela, nous avons renforcé nos équipes et nous allons travailler l’aspect digital», a assuré l’ancien bourgmestre de Mondorf-les-Bains.
Un problème qui est plus global, puisqu’un classement comme l’Ease of doing business index 2019 montre qu’il est plus attractif d’être entrepreneur en Albanie ou en Moldavie qu’au Luxembourg. En effet, ce classement place le Grand-Duché au 66e rang mondial et au 26e rang européen (sur 28 pays). «Ce classement ne reflète ni le développement économique ni le nombre d’entreprises créées au Luxembourg… en plus de donner une mauvaise image au pays», a pesté le ministre.
Le ministère de l’Économie pointe aussi l’incohérence des différents classements internationaux dans la mesure où la Banque mondiale classe le Luxembourg à la 66e place de la compétitivité, alors que le «Summary innovation index» de la Commission européenne le classe à la 5e place parmi les pays européens, tandis que d’un point de vue mondial, le «World Competitiveness Yearbook» porte le Grand-Duché à la 12e place ou encore l’«Index of economic freedom» de la fondation Heritage place le Luxembourg au 17e rang.
Pour remédier à cela, le Luxembourg a mis en place une mise à jour annuelle de son propre tableau de bord national de la compétitivité. Dans ce classement, le Luxembourg se situe à la 8e position dans l’Union européenne et fait partie des pays à «performance élevée». Dans les trois sous-catégories de ce tableau de bord, le Luxembourg se classe à la 11e place sur l’aspect économique, à la 3e d’un point de vue social et à la 12e concernant l’environnement.
Jeremy Zabatta