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Tripartite : entendez-vous…

Tripartite, vous avez dit tripartite ? Mais comme c’est ancien comme modèle, ce modèle démodé où l’on se retrouvait autour d’une table pour négocier et trouver des solutions qui représentaient un compromis certes, mais un compromis qui permettait à tous les représentants de garder la face, et aussi et surtout à tous les représentés de s’y retrouver pour la bonne marche d’ensemble de la société. Comme en 1977, quand la première tripartite de l’histoire luxembourgeoise réunissant gouvernement, patronat et salariat permit d’éviter des milliers de licenciements à sec dans le secteur sidérurgique tout en modernisant et restructurant une branche industrielle sur le déclin avec des mesures sociales qui ont fait éviter au Luxembourg la sortie de route dans un élan de chômage de masse et de désœuvrement collectif.

Le processus du consensus a, semble-t-il, pris du plomb dans l’aile. On en revient au galop, aux roulements de tambours, aux fanfares et aux trompettes pour rouler des mécaniques : revendiquons, contestons et surtout restons campés sur nos positions, ayons raison et donnons si possible tous les torts aux autres.

Alors, à qui la faute ? Ici à l’UEL qui propose de nouveaux modes de consultation, notamment en donnant la part belle au ministre du Travail? Ou plutôt la faute aux syndicats, qui refusent catégoriquement la remise en question du modèle en place, arguant que les patrons refusent le dialogue social ? Ou encore la faute au gouvernement, et son ministre du Travail, qui aimerait bien surtout qu’il y ait un peu moins de remous si possible? Et si vous étiez capables de retourner discuter autour d’une table pour représenter réellement vos employés, vos syndiqués et vos électeurs, bref nous tous, dans l’intérêt de la bonne marche de la société qui est la nôtre à toutes et tous en évitant de nous liguer les uns contre les autres ?

Ce ne serait pas nouveau, cela a vraiment déjà marché, et on appelait ça le modèle luxembourgeois que certains de nos voisins nous jalousent à juste titre. Merci d’avance au nom de vos administrés, au cas où vous voudriez bien y songer.

Chris Mathieu