Le débat sur la fin du cumul des mandats est relancé pour de bon. Après des décennies d’immobilisme, la scène politique nationale semble se rendre à l’évidence que des anachronismes comme les quatre circonscriptions électorales mais aussi les doubles casquettes doivent faire place à un système démocratique plus moderne et aussi plus transparent. Ces derniers jours, la surcharge de travail des bourgmestres du pays a refait surface. Interrogé aujourd’hui dans nos colonnes, le jeune bourgmestre de Weiler-la-Tour, Vincent Reding, qualifie son congé politique, limité à 13 heures par semaine, comme une «blague». Membre du CSV, Vincent Reding plaide aussi ouvertement pour la fin du cumul des mandats et pour la professionnalisation de la fonction de bourgmestre. Au sein même du CSV, ces revendications ne sont pas forcément si tranchées, même si les choses bougent. L’idée de créer une Chambre des élus locaux était en effet inscrite dans le programme électoral du CSV. Mais le calcul pour savoir qui risque de perdre quoi dans une refonte du système démocratique n’est pas encore achevé.
La croissance démographique du pays ne permet cependant plus d’autre option. Pour gérer leur commune, les bourgmestres doivent pouvoir se consacrer à plein temps à leur mission. Le mandat de député est certes prestigieux, mais ni le citoyen de la commune ni le citoyen sur le plan national ne souhaitent être confrontés à un politicien qui ne peut leur consacrer que la moitié de son temps. La fin du cumul des mandats aurait aussi l’avantage d’éviter les conflits d’intérêts liés aux différents mandats politiques. L’exemple de Josée Lorsché, qui comme députée déi gréng doit être favorable à l’implantation de l’usine à yaourts à Bettembourg, mais qui en tant qu’échevine de la commune est opposée à ce projet, est simplement un exemple parmi d’autres. Il est donc à espérer que les réflexions lancées par le camp politique aboutissent à la formule : «Un politicien, un mandat».
David Marques