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Liban : les manifestants maintiennent la pression


Les manifestants cherchent à maintenir la pression dans l'espoir de voir émerger un nouveau gouvernement, indépendant et compétent. (photo AFP)

La contestation au Liban s’est poursuivie lundi pour le 19e jour consécutif, les protestataires bloquant routes et administrations publiques, au lendemain d’une nouvelle mobilisation massive contre une classe dirigeante accusée de corruption et d’incompétence, dans un pays en proie à une grave crise économique.

En début de soirée, les manifestants ont encore afflué vers les lieux de rassemblement dans la capitale Beyrouth ainsi qu’à Tripoli, deuxième ville du pays dans le nord, et à Saïda au sud. Utilisant des bennes à ordures, assis au milieu de la route, garant des voitures en travers de la chaussée, les manifestants ont bloqué dans la journée plusieurs axes routiers importants. Certains ont progressivement été rouverts.

Ces derniers jours, les contestataires ont installé des barricades sur de nombreuses routes à travers le pays, se livrant au jeu du chat et de la souris avec la police antiémeute. A Saïda, les manifestants se sont rassemblés devant plusieurs banques mais aussi des administrations publiques comme la municipalité, les compagnies d’électricité et d’eau, pour les empêcher d’ouvrir leurs portes. Des blocages similaires ont été constatés à Tripoli. A Beyrouth, les manifestants ont partiellement bloqué le « Ring », pont autoroutier surplombant le cœur de la capitale, centre névralgique du soulèvement. D’autres se sont rassemblés près de la Banque centrale, dans un autre secteur de la ville.

« Personne ne nous écoute »

« On ferme les routes pour faire pression sur le pouvoir, pour la formation du gouvernement », lâche Steven, un manifestant de 34 ans au chômage depuis deux ans. « Personne ne nous écoute », poursuit le jeune homme, qui travaillait dans l’immobilier. Durant les deux premières semaines du mouvement, le pays s’était retrouvé quasi paralysé par la fermeture des banques, des universités, des écoles et de nombreux commerces, mais ces derniers jours il avait retrouvé un semblant de normalité.

Le soulèvement a entraîné la démission le 29 octobre du Premier ministre Saad Hariri et de son gouvernement – qui continue toutefois de gérer les affaires courantes. Les manifestants cherchent à maintenir la pression dans l’espoir de voir émerger un nouveau gouvernement, indépendant et compétent. Selon la Constitution, le président de la République, Michel Aoun, doit engager des consultations parlementaires en vue de désigner un nouveau Premier ministre. Mais aucune date n’a encore été annoncée pour le début de ces consultations, près d’une semaine après la démission de Saad Hariri alors que la crise économique s’aggrave.

Dans ce contexte, les médias locaux ont fait état d’une rencontre ayant réuni ce lundi Saad Hariri et Gebran Bassil, ministre des Affaires étrangères démissionnaire et gendre du chef de l’État. Aucun détail n’a filtré de cette rencontre, la première entre les deux hommes depuis le début de la contestation.

« Du sang neuf » exigé

« Il faut du sang neuf », insiste Youssef Fadel, un manifestant bloquant une route à Beyrouth. Pas question « d’un gouvernement alliant technocrates et responsables de partis », martèle le jeune homme, sans emploi lui aussi.

Lundi, le président Aoun a appelé au « dialogue » avec les manifestants pour parvenir à une « entente ». Il a assuré sur Twitter qu’une des priorités du gouvernement serait de « poursuivre la lutte contre la corruption ». Mais les contestataires rejettent toute demi-mesure, réclament un changement de fond en comble du régime politique en place, dominé depuis des décennies par les mêmes partis ou familles qui revendiquent la représentation des différentes communautés religieuses du pays.

Le système, qui a été redéfini à la fin de la guerre civile (1975-90), repose sur un fragile équilibre de partage communautaire du pouvoir. Ce système confessionnel est accusé d’être à l’origine d’une corruption et d’un clientélisme rampants. Les Libanais sont aussi exaspérés par l’absence de services publics dignes de ce nom, avec notamment de graves pénuries d’eau et d’électricité et une gestion archaïque des déchets. Plus du quart de la population libanaise vivait sous le seuil de pauvreté en 2012, selon la Banque mondiale.

LQ/AFP

Un commentaire

  1. patrick pattier

    LES CORROMPUS DE AOUN AU CAPITAINE HADDOCK CLOWN DU HEZBOLLAH NE RENDRO?NT JAMAIS NI LE POUVOIR NI LE POGNON L’UNIQUE SOLUTION POUR LE PRETENDU LIBAN OCCUPE PAR LES ARABES ET DONT LE VRAI NOM EST PHENICIE C’EST QUE LES AUTHENTIQUES QAUTOCHTONES PHENICIENS REPRENNENT LEUR TERRE AUX ROYAUMES JADIS PROSPERES ET REFONDENT LEURS ANTIQUES MONARCHIES