La Corée du Nord a tiré jeudi deux projectiles non identifiés, a annoncé l’armée sud-coréenne, au moment où les négociations sur le nucléaire entre Pyongyang et Washington sont dans l’impasse.
Ces tirs ont été effectués de la province de Pyongan du Sud en direction de l’est, vers la mer, a précisé dans un communiqué l’état-major sud-coréen, sans préciser le type d’arme utilisée. « Nous nous tenons prêts et surveillons d’éventuels lancements supplémentaires ». C’est la première série de lancements par la Corée du Nord depuis le 2 octobre, quand elle avait affirmé avoir tiré un missile depuis un sous-marin.
Le Pentagone avait estimé que l’engin avait plutôt été tiré depuis une plate-forme marine. Peu après, le Nord avait quitté des consultations en Suède avec les États-Unis, qui constituaient une première tentative de renouer le dialogue après des mois d’impasse diplomatique et d’escalade militaire avec les tests de missiles de la Corée du Nord. Pyongyang est sous le coup de multiples sanctions de la communauté internationale en raison de ses programmes nucléaire et balistique interdits.
« Un avertissement à Séoul et Washington »
La Corée du Nord les justifie par la menace que les États-Unis feraient planer sur la survie même de son régime. Elle exige un assouplissement de ces sanctions et a plusieurs fois demandé à Washington de faire une nouvelle proposition d’ici la fin de l’année. Les discussions sont dans l’impasse depuis l’échec retentissant du deuxième sommet entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump, en février à Hanoi.
Les tirs de missiles illustrent la frustration grandissante de Pyongyang quant à l’absence de progrès sur le dossier des sanctions, selon les experts. « Le lancement est un avertissement à Séoul et Washington de la Corée du Nord qui montre qu’elle poursuivra ses activités militaires à moins que les États-Unis n’adoptent une nouvelle méthode » dans les négociations, a déclaré Lim Eul-chul, professeur d’études nord-coréennes à l’Université Kyungnam.
Ce tir est intervenu au lendemain de l’envoi par Kim Jong Un d’un message de condoléances au président sud-coréen Moon Jae-in après le décès de sa mère, qui était née au Nord. « De notre point de vue, il n’est pas rationnel de la part du Nord de faire cela pendant la période de deuil », a dit Lim Eul-chul. « Mais ce tir montre que la nature véritable de la Corée du Nord ne peut pas s’expliquer avec notre système de valeurs. »
LQ/AFP