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Le Royaume-Uni vers des élections anticipées


Boris Johnson tente une quatrième fois de convoquer des élections anticipées en décembre pour obtenir une majorité et sortir de l'impasse le Brexit. (photo AFP)

Le Labour, le principal parti d’opposition au Royaume-Uni, a donné mardi son accord à la tenue d’élections anticipées, que va tenter d’obtenir dans la journée Boris Johnson au Parlement, a annoncé son chef Jeremy Corbyn.

« Notre condition d’exclure une sortie sans accord est désormais remplie », avec le report de la date du Brexit accordé par l’Union européenne, a déclaré Jeremy Corbyn devant les membres haut placés du parti, promettant de lancer « la campagne la plus ambitieuse et la plus radicale pour un véritable changement que notre pays ait jamais vue ».

Le Premier ministre britannique Boris Johnson tente mardi une quatrième fois de convoquer des élections anticipées en décembre pour obtenir une majorité et sortir de l’impasse le Brexit, qui a été repoussé une troisième fois. Après le rejet lundi par les députés d’un texte convoquant des législatives le 12 décembre, le dirigeant conservateur a aussitôt annoncé préparer un nouveau vote. Il espère ainsi se redonner une majorité, ce qui lui permettrait d’honorer enfin sa promesse de mettre en œuvre le Brexit, pour lequel les Britanniques ont voté à 52% lors du référendum de juin 2016.

Mettre un terme à la « paralysie »

Alors que le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne devait se produire ce jeudi, les 27 autres membres de l’UE ont donné lundi leur feu vert à une prolongation jusqu’au 31 janvier, à moins que l’accord de divorce conclu il y a une dizaine de jours à Bruxelles ne soit ratifié d’ici là. Quelques heures plus tard, la Chambre des communes a rejeté le texte du gouvernement convoquant des élections le 12 décembre, qui n’a reçu le soutien que de 299 députés alors qu’il fallait pour ce vote une majorité des deux tiers de 434 voix. Les travaillistes, première formation d’opposition, ont bloqué le texte en s’abstenant, expliquant vouloir d’abord écarter le risque d’une sortie sans accord. Les députés avaient déjà rejeté deux tentatives de Boris Johnson, arrivé au pouvoir en juillet avec la promesse d’un Brexit le 31 octobre, d’organiser un vote en septembre.

Déterminé à mettre un terme à cette « paralysie », le chef du gouvernement tente donc de nouveau de déclencher des élections anticipées. Utilisant les subtilités du système électoral britannique, il compte pour cela présenter un texte de loi fixant la date des élections au 12 décembre. Une telle procédure ne nécessite qu’une majorité simple mais ouvre la voie à une bataille d’amendements sur les modalités des élections.

LQ/AFP