Le futur eurodéputé Marc Angel (LSAP) pourrait-il être aussi futur ministre ? Oui, il le pourrait, il est même le mieux placé pour remplacer Étienne Schneider. Mais ce n’est pas pour demain.
C’est un assidu depuis maintenant quinze ans. Le député socialiste Marc Angel, élu pour la première fois en 2004, est ravi de pouvoir changer de décor et d’embrasser la politique européenne dont il est un spécialiste en sa qualité de président de la commission des Affaires étrangères et européennes à la Chambre.
Il devra cependant attendre un peu plus longtemps avant de rejoindre Bruxelles, la nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen ne pouvant pas se mettre en place comme prévu le 1er novembre. Mais dans deux ou trois semaines, la Commission pourrait être installée si les trois commissaires manquants (Hongrie, Roumanie et France) parviennent à convaincre le Parlement européen qui a recalé les précédents candidats désignés.
Marc Angel ira, c’est certain, à Bruxelles pour occuper le mandat d’eurodéputé qui sera laissé vacant par Nicolas Schmit, appelé à rejoindre l’exécutif bruxellois. Mais à peine parti, voilà qu’il est annoncé de retour sur la scène nationale pour faire son entrée au gouvernement en remplacement d’Étienne Schneider. Et le changement pourrait intervenir dans les prochains mois, selon RTL Radio qui rebondit sur une interview du député Marc Angel accordée lundi matin à 100,7.
Deuxième sur la liste du Centre
Au micro de la radio publique, celui qui prépare son déménagement pour Bruxelles n’a pas déclaré ouvertement être dans les rangs pour la succession d’Étienne Schneider, mais il n’a pas dit le contraire non plus. En rappelant qu’il était le 2e meilleur élu sur la liste du Centre du LSAP, juste derrière Étienne Schneider et devant Franz Fayot, il laisse sous-entendre qu’il pourrait très bien revendiquer un poste ministériel.
Il n’en fallait pas moins pour que la nouvelle fasse du bruit dans Landerneau et qu’elle fasse des petits aussi. Non seulement Marc Angel serait pressenti, mais encore le remaniement pourrait intervenir dans les mois à venir, selon une source de RTL Radio. «J’ai répété maintes fois que je ne dépasserais pas les dix ans en tant que ministre et il reste encore deux ans, alors pas de stress», nous a répondu laconiquement hier le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, qui dit ne pas comprendre cet emballement soudain.
Cela fait huit ans qu’il évoque son départ, lui qui était à l’origine de la question au référendum de 2015 concernant la limitation de la durée du mandat de ministre, et il tient à montrer l’exemple et à tenir parole. Son successeur a le temps de la réflexion. Le ministre de l’Économie doit conserver son poste jusqu’en février 2022, après quoi il pourrait reprendre son siège de député. Ou pas.
Pas de remaniement en vue
Jusque-là, Marc Angel peut tout envisager. Comme il était appelé à siéger au Parlement européen, personne ne pensait le voir revenir au gouvernement. L’actuel président du Parti socialiste, Franz Fayot, se retrouvait dans la position du successeur et chacun pensait la chose entendue. Erreur, c’est bien Marc Angel qui peut prétendre à un poste au gouvernement, mais il ne serait pas encore décidé. Il se réjouit pour l’instant de partir pour Bruxelles et il n’est pas certain de vouloir revenir en arrière, même pour siéger cette fois dans les rangs du gouvernement.
Il avait toujours regretté que le parti décide de n’envoyer qu’un seul élu du Centre au gouvernement alors que les socialistes peinent dans la capitale. Ils auraient bien eu besoin de ce coup de pouce pour sortir de leur marasme et parvenir à conquérir la commune de Luxembourg. Marc Angel cachait difficilement sa déception.
S’il opte tout de même pour le gouvernement, il laissera sa place d’eurodéputé à Lisa Kersch. Une opération qui permettrait à la fille du ministre Dan Kersch d’avoir une bonne visibilité. Toutes ces questions sont certainement déjà soulevées dans les hautes instances du Parti socialiste. Mais le remaniement n’est pas pour demain. Ce qui est sûr, c’est le retour aux affaires de l’ancienne secrétaire d’État Francine Closener. Elle rejoindra la Chambre des députés en remplacement de Marc Angel.
Geneviève Montaigu