Pour la première fois, une foire entièrement dédiée à l’éducation au développement durable a été organisée hier au Luxembourg. De nombreuses activités pédagogiques ont été présentées.
Parce que le développement durable est l’affaire de tous et qu’il est important de responsabiliser les adultes de demain, le Forum Geesseknäppchen de Luxembourg a accueilli hier la toute première foire de l’Éducation au développement durable.
«Le développement durable est quelque chose qui s’apprend», a souligné en ouverture de la foire Carole Dieschbourg, la ministre de l’Environnement, citant Nelson Mandela : «Et l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde.» Le ministère de l’Éducation nationale, en collaboration avec le ministère de l’Environnement, a d’ailleurs annoncé la prochaine élaboration d’un plan d’action pour l’éducation au développement durable.
Une quarantaine de stands tenus par des organisations non gouvernementales (ONG), des écoles et des administrations publiques ont donc présenté hier les initatives menées auprès des plus jeunes au sein des écoles, des crèches et des maisons relais afin de les sensibiliser à la protection de l’environnement et au réchauffement climatique, mais aussi aux aspects économiques et sociaux de la globalisation en promouvant par exemple le commerce équitable.
Une occasion en or pour tous les acteurs de faire connaître leurs projets ainsi que leur matériel pédagogique et d’entrer en contact avec les enseignants et les éducateurs. Tous ont pu partager des expériences et des exemples de bonnes pratiques.
«Twister du recyclage»
Parmi ceux qui ont répondu présent : plusieurs lycées du pays, Greenpeace, Fairtrade, Respect.lu, Youth4Planet… Mais aussi la SuperDrecksKëscht, à qui l’on doit la désormais fameuse Ecobox (cette boîte en plastique réutilisable permettant d’emporter son repas afin de limiter le gaspillage alimentaire). Mais hier, une autre initiative de la SDK a incontestablement attiré tous les regards : un «Twister du recyclage», inspiré du célèbre jeu des années 90.
Au sol, un grand tapis en plastique représente différentes poubelles. Sur une roue que les enfants doivent tourner, des déchets sont dessinés (peau de banane, bouteille en plastique, médicaments…) avec des indications : «Main droite», «Pied gauche»…. Les enfants doivent tourner la roue et se placer sur le tapis en fonction de la poubelle à laquelle est destinée le déchet. Ou comment apprendre en s’amusant!
Un peu plus loin, le stand du Centre d’Initiative et de Gestion Local (CIGL) d’Esch-sur-Alzette, qui a mis depuis longtemps en place des jardins pédagogiques et dont la mission est plus que jamais d’actualité.
Que ce soit au jardin du Gaalgebierg à Esch ou dans les jardins d’écoles que le CIGL aide à développer (une dizaine d’écoles du pays en ont un à ce jour, mais le CIGL compte bien que chacune en ait un à terme), les enfants apprennent à cultiver et cuisiner les fruits et légumes pour une alimentation saine et locale.
«Il faut revenir aux sources», nous explique-t-on. «Il faut que les enfants apprennent d’où viennent les fruits et les légumes et à manger localement, pour ne pas acheter des pommes bio de Nouvelle-Zélande!»
Tatiana Salvan
Parmi les nombreux stands présents hier au Forum Geesseknäppchen à Luxembourg, un petit nouveau a attiré notre attention : celui d’aktioun-nohaltegkeet.lu. Ce portail lancé en septembre dernier par le Conseil supérieur du développement durable (CSDD) et l’université du Luxembourg a pour but de rassembler tous les projets menés au Grand-Duché liés au développement durable.
Start-up, entreprises, municipalités, instituts de recherche, écoles… peuvent y entrer leurs initiatives pour se créer un réseau, inspirer les autres ou s’inspirer des autres projets. Une belle opportunité pour «créer des synergies et dynamiser les échanges». «À l’heure actuelle, une soixantaine de projets ont été répertoriés», se réjouit Bo Raber, doctorant à uni.lu qui travaille sur ce portail.
Parmi ces initiatives, citons AlterCoop, le projet d’épicerie participative de Transition Stad ou celui de l’école privée Sainte-Anne à Ettelbruck, destiné à favoriser le tri des déchets et la réduction des ordures au sein de l’établissement.
Pour le moment, le portail se concentre sur le Luxembourg et le site est en anglais, mais ses concepteurs comptent bien le faire évoluer. «Dans la mesure où certains projets sont déjà en cours dans la Grande Région, il est tout à fait envisageable d’étendre l’accessibilité de ce portail à toute cette zone. Nous allons par ailleurs créer par la suite une carte virtuelle pour localiser chacun des projets et connecter la plateforme aux réseaux sociaux», annonce Bo Raber.