Stade Jos-Nosbaum, 18 mai 2014. Auteur d’un triple coup de tête victorieux contre le Fola (3-0, 26 e j.), Julien Jahier achève magistralement sa première saison sur un bilan pour le moins éloquent  : 22 titularisations, 22 buts, une finale de Coupe de Luxembourg et un titre de champion.

Ce jour-là, s’il marche sur l’eau, l’attaquant souffre d’une déchirure aux adducteurs et doit sa présence sur la pelouse à une bonne dose de volonté mais aussi de corticoïdes. « C’était le troisième match de suite que je jouais sous infiltration », confie Jahier qui pensait alors « aller au terme de (ses) trois années de contrat puis arrêter le foot ». Mais vendredi, sa troisième saison au Grand-Duché, l’attaquant l’a entamée avec le RFCU…

Stade Achille-Hammerel, vendredi soir. Julien Jahier était à l’heure pour la reprise du Racing. Un an après avoir été opéré par le professeur Christian Lutz, à Strasbourg, d’une pubalgie qui lui fera rater la première partie de saison, l’ex-buteur d’Épinal et de Rouen estime n’avoir «rien à prouver » tout en précisant être animé d’un « esprit de revanche » après « une saison galère au F91 » où, en plus de fréquenter trop longtemps l’infirmerie, il n’entrait pas dans les plans d’un Sébastien Grandjean qui ne le titularisa qu’à cinq occasions en championnat.

Le revers de la médaille

« Je ne comprenais pas d’autant que je restais sur une saison à 22 buts », déclare celui dont les supporters attendaient ardemment le retour à la compétition, mais qui n’a jamais caché sa proximité avec Pascal Carzaniga. « Ce fut peut-être le revers de la médaille. Toujours est-il que si Pascal était resté l’entraîneur, la saison aurait été bien différente. C’est une certitude! »

À Dudelange, le natif de Saint-Dizier aura toujours ses entrées. Il a d’ailleurs prévu d’y retourner voir ses compagnons d'(in)fortunes que sont « Da Mota, Moreira de Sousa, Karapetian, Da Cruz » pour une partie de poker. « Des joueurs m’ont envoyé des SMS pour me dire  : « Sans toi, l’ambiance dans le vestiaire n’est plus la même ». Ça fait quand même plaisir. »

Bientôt de retour… à Dudelange

À 34 ans, Julien Jahier ne cherche pas à se relancer. Mais à jouer. Tout simplement. Et ce, dans « un club ambitieux qui (lui) propose un challenge intéressant ». Lequel? « Inutile de le crier sur les toits… » Toujours est-il que le RFCU, fraîchement promu de PH, a su séduire un buteur courtisé également par deux autres cadors de DN. La présence de Mickaël Ménétrier, son ancien équipier au F91, fut peut-être le premier argument.

« Il m’a envoyé un message pour me demander si ça pouvait m’intéresser de le rejoindre» , confie Jahier qui s’est ensuite mis en relation avec Fabien Matagne, l’entraîneur, puis Vincent Thalamot, le vice-président, avec qui il a eu « un super contact ».

Avec Ménétrier, Bellini et Jahier, le RFCU (« LE club de demain ») possède une colonne vertébrale d’expérience. Pas négligeable au sein d’un groupe relativement jeune. « Le recrutement est très intéressant », estime Jahier tout en restant cependant prudent. « Sur le papier, c’est très intéressant. Mais c’est sur le terrain que ça se joue et notre entame de championnat conditionnera sans doute la suite de notre saison. »

« Tout va bien, je suis prêt »

Une saison lors de laquelle celui qui refusa, à 22 ans, un contrat pro au FC Metz pour se consacrer à sa carrière chez les sapeurs-pompiers (« une vraie vocation ») ne compte pas tricher  : « Je me suis engagé pour deux saisons plus une en option et je suis là pour aider le club à remplir ses objectifs. Maintenant, si pour une raison ou une autre, je n’y arrivais plus, je serai le premier à aller voir l’entraîneur pour lui dire de faire jouer quelqu’un d’autre. Mais je vous rassure, pour l’instant, tout va bien. Et je suis prêt! »

Prêt à rappeler au football luxembourgeois que Julien Jahier est toujours là.

Charles Michel