Never Grow Old, du réalisateur irlandais Ivan Kavanagh, est une coproduction luxembourgeoise. Un western rude, brutal. Aussi sombre par sa photographie que par son récit.
En pleine ruée vers l’or, Patrick Tate, charpentier de son état et croque-mort par nécessité, vit paisiblement à Garlow, sorte d’oasis posée à l’est des Rocheuses sur la longue route qui traverse le continent américain en direction de la Californie.
Il se rêvait aventurier, chercheur d’or, riche… la vie en a décidé autrement. Si l’idée de continuer la route vers l’ouest ne l’a jamais totalement quitté, il a trouvé là la paix. Une femme belle et aimante, deux enfants en bonne santé, un travail qui lui donne de quoi vivre et une communauté qui l’a accepté, malgré ses origines irlandaises et catholiques. Bref, ce n’est pas ce qu’il a rêvé, mais il n’a pas de quoi se plaindre!
Mais la petite bourgade tranquille, menée d’une main de fer par un pasteur rigoriste et les femmes de la ligue de tempérance, va être chamboulée par l’arrivée de Dutch Albert et de ses deux acolytes. Le bandit, remarquant la faiblesse du shérif local, décide de s’installer là. D’ouvrir, malgré les interdits, un saloon, de vendre de l’alcool, de faire venir des péripatéticiennes et de faire régner «sa» loi !
Si cette nouvelle situation, avec les nombreuses morts violentes qu’elle entraîne, booste le business de Patrick Tate, la situation se tend rapidement. Entre Patrick et sa femme d’abord. Entre le croque-mort et les bandits ensuite. D’autant que l’un des hors-la-loi a des vues sur la jolie épouse française de l’Irlandais.
C’est un western pur et dur que propose Ivan Kavanagh (The Canal en 2014, The Fading Light en 2010, Tin Can Man en 2007). Un film aussi sombre dans sa photographie – le film se déroule beaucoup de nuit, dans des intérieurs éclairés à la bougie, etc. – que dans son récit. C’est violent, très violent même, et personne ne sera vraiment épargné par cette folie destructrice provoquée par «l’étranger» mais entretenue également par les «locaux».
Visuellement, le film est une réussite : photographie, décors et costumes sont de toute beauté. Les personnages, quoique très manichéens au départ, évoluent tous avec le récit. Une réussite à mettre également au crédit d’un casting de très haut niveau.
Si les comédiens luxembourgeois (Steve Karier, Jean-François Wolff, Leila Schaus…) doivent se contenter de tout petits rôles, Never Grow Old, coproduit par Iris Film, a été tourné en partie dans les Terres Rouges grand-ducales et a été réalisé avec de nombreux chefs de poste nationaux tels que Carlo Thoss au son, Thanos Goltsos à la régie ou encore Gast Waltzing à la composition de la bande originale. Du très bon travail!
Pablo Chimienti