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Thionville : les clés du second tour


Anne Grommerch était arrivée largement en tête du premier tour, avec 46,77% des voix. Bertrand Mertz (PS) avait 700 voix de retard (40,96%). Le candidat du FN avait réuni 8,71% des voix et ceux du PCF et de Lutte Ouvrière n'avaient pas dépassé les 3 %.

Arrivée en tête au premier tour, Anne Grommerch (Les Républicains) est favorite des élections municipales de Thionville face à Bertrand Mertz (Parti socialiste), ce dimanche. Mais la participation, les voix du Front national et les électeurs communistes seront les trois clés du second tour.

Le second tour de l’élection municipale de Thionville, c’est ce dimanche. Certes, l’avance d’Anne Grommerch est confortable et fait d’elle la grande favorite. Mais trois inconnues entretiennent encore le suspense.

1. Un sursaut de participation ?

Dimanche dernier, un électeur thionvillois sur deux n’a pas voté. De quoi perturber les équilibres électoraux. Avec ses 751 voix de retard, Bertrand Mertz a passé la semaine à tenter de mobiliser ces 13  143 électeurs qui sont restés chez eux. Il sait qu’il a une grosse marge de progression. « Anne Grommerch a fait le plein au premier tour, pas moi », réagissait-il cette semaine.

Dimanche dernier, il a obtenu 5  303 voix. Au second tour des législatives de 2012, par exemple, sur la seule ville de Thionville, avec une participation à 54,8  %, il avait obtenu 7  303 voix, soit 2  000 de plus que dimanche dernier. Anne Grommerch, elle, plafonnait à 7  080 voix. En 2008, avec 58,2  % de participation, il avait obtenu 7  953 voix. Autant dire que ces électeurs potentiels existent. Reste à les attirer dans l’isoloir, dans un contexte difficile pour la gauche.

Au moment même où il prendra connaissance du taux de participation, dimanche soir, Bertrand Mertz saura s’il a encore une chance de l’emporter.

2. Où iront les voix du FN ?

Certes, le FN n’a pas réalisé le gros score qu’il attendait. Avec 8,71  % des suffrages, Hervé Hoff n’a pas pu se qualifier pour le second tour. Il laisse donc ses 1  128 électeurs dans la nature. Comment vont-ils voter ce dimanche? C’est l’une des clés de ce second tour. Au moment des dernières élections départementales, un sondage réalisé par OpinionWay avait révélé que les électeurs FN du premier tour, en cas d’élimination de leur candidat, auraient choisi la droite à 65  % au second tour. Les autres ayant préféré l’abstention, le vote blanc ou nul (22  %) et, seulement pour 13  % d’entre eux, le vote pour la gauche.

3. Que feront les électeurs des listes communistes ?

121 électeurs ont voté pour la liste de Lutte Ouvrière au premier tour. 302 votants ont choisi la liste «Thionville à gauche». Que feront-ils ce dimanche? Les membres de la liste «Thionville à gauche» ont décidé de ne pas formuler de consigne de vote. Ils conseillent à leurs électeurs de se rendre dans les bureaux mais les laissent faire leur choix. Et à ceux qui les accusent de vouloir faire perdre la gauche, les communistes répondent  : « La politique actuellement menée ne peut être considérée comme une politique de gauche. Nous n’avons pas à subir le poids de la culpabilité, que seul le PS devrait porter. »

Une position qui ne fait pas l’unanimité au sein du parti communiste. Deux personnalités de renom ont tenu à le faire savoir. D’abord Patrick Abate, le sénateur-maire de Talange  : « Je soutiens sans réserve la liste conduite par Bertrand Mertz à Thionville. J’appelle les abstentionnistes à venir renforcer les 40,96  % de Thionvillois qui se sont mobilisés pour cette liste d’opposition à la droite locale. »

Mais surtout l’ancien maire de Thionville Paul Souffrin qui figurait pourtant en dernière position de la liste «Thionville à gauche». Dans une lettre manuscrite coécrite avec Roger Morel, ils écrivent  : «Ayant vécu les périodes difficiles de la gestion de la ville par une équipe de droite, nous demandons aux Thionvillois de ne pas se réfugier dans l’abstention et d’apporter leurs voix à la liste menée par Bertrand Mertz et son équipe « Unis pour Thionville ».»

De leur côté, tous les militants de Lutte Ouvrière sont d’accord pour ne pas donner de consigne de vote.

Anthony Villeneuve (Le Républicain lorrain)

La campagne du premier tour s’était déroulée dans un climat détestable. Le débat organisé par le Républicain Lorrain ce mardi 16 juin a confirmé les relations très tendues entre les deux candidats à la mairie de Thionville qui ne se sont pas salués.