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Hausse vertigineuse des tués dans des attentats en 2014 dans le monde


Des syriens transportent une victime dans un brancard après l'explosion d'une bombe près d'Alep, en Syrie, le 31 mai 2015. (Photo : AFP)

Avec près de 33 000 personnes tuées en 2014 dans des «attaques terroristes», le monde a subi une hausse vertigineuse du nombre de personnes décimées par des attentats, s’est alarmée vendredi la diplomatie américaine.

Dans un rapport mondial glaçant, le département d’Etat analyse également l’émergence fulgurante du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie et dénonce aussi le rôle de «soutien au terrorisme» international que continuerait de jouer l’Iran au Moyen-Orient.

Ce panorama statistique annuel, qui s’arrête au 31 décembre 2014, décompte 13.463 «attaques terroristes» l’an dernier, soit une augmentation de 35% par rapport à 2013, ayant provoqué la mort de 32.727 personnes, l’équivalent de la population d’une ville moyenne en France.

Cela représente une hausse de 81% sur un an.

Dans cette avalanche de chiffres bruts, qui laisse peu de place à l’analyse, Washington relève que 95 pays ont été frappés par des actes «terroristes» en 2014 mais que plus de 60% d’entre eux se sont produits en Irak, au Pakistan, en Afghanistan, en Inde et au Nigeria. Et 78% des personnes tuées se trouvaient en Irak, Syrie, Afghanistan, Pakistan et au Nigeria.

Cette poussée affolante du nombre de morts s’explique par le fait qu’«en 2014 il y a eu 20 attaques qui ont tué (chacune) plus de 100 personnes, contre deux du même type en 2013», selon le ministère américain des Affaires étrangères.

Un total de 34 791 personnes ont également été blessées dans ces attentats et, en outre, 9.428 ont été prises en otage, a compilé le département d’Etat.

Concept idéologique, sujet à de multiples controverses, le «terrorisme» est défini juridiquement par le gouvernement américain comme un acte «de violence prémédité, aux mobiles politiques, perpétré par des groupes sous-nationaux ou des agents clandestins, contre des cibles non combattantes».

EI, un groupe «sans précédent»

Ce rapport annuel préparé pendant des mois par une armée d’experts et de diplomates américains est rendu public avec plusieurs semaines de retard et dresse une photographie la plus exhaustive possible du «terrorisme» mondial: pour 2014, il met un accent particulier sur le groupe EI qui contrôle depuis juin dernier de larges pans de la Syrie et de l’Irak.

Les Etats-Unis ont mis sur pied en septembre une coalition militaire internationale qui a effectué des milliers de frappes contre les bastions de l’EI, mais Washington reconnaît que cette organisation islamiste ultraradicale sunnite est «sans précédent» dans l’histoire du terrorisme. A cet égard, «la guerre civile en Syrie a été en 2014 un facteur significatif qui a alimenté le terrorisme mondial», note le département d’Etat.

Là où ils se sont implantés, les combattants de l’EI «ont réprimé avec brutalité les communautés tombées sous leur contrôle», dénonce encore la diplomatie américaine, condamnant les «décapitations et crucifixions visant à terrifier les opposants».

Le ministère met également en lumière la domination écrasante de l’EI qui a supplanté le groupe rival Al-Qaïda.

Washington n’a pas non plus oublié Téhéran, malgré le processus historique diplomatique entre ces deux ennemis qui cherchent un accord sur le programme nucléaire controversé iranien.

Mais la République islamique chiite «a continué de soutenir des groupes terroristes tout autour de la planète», a pointé Tina Kaidanow, émissaire du gouvernement américain pour la lutte antiterroriste, en dévoilant le rapport à la presse.

Téhéran figure depuis 1984, aux côtés de la Syrie et du Soudan, sur une liste noire américaine d’«Etats soutenant le terrorisme». Cuba en a été retiré fin mai.

Washington dénonce notamment le rôle des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime iranien, et l’appui militaire apporté par Téhéran en Syrie et en Irak. Le rapport condamne le soutien de l’Iran au Hezbollah chiite libanais, à plusieurs groupes chiites irakiens et aux groupes palestiniens du Hamas et du Jihad islamique.

La diplomatie américaine a à coeur depuis des mois de bien faire le distinguo entre le dialogue sans précédent entre Téhéran et les grandes puissances sur le nucléaire et la dénonciation du rôle «déstabilisateur» de l’Iran au Moyen-Orient.

AFP