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Le Mudam prêt pour 2020


Charlotte Posenenske présentera son exposition «Work in Progress» au Mudam à partir d'octobre 2020 (Photo : DR)

Pour 2020, le Mudam propose dix rendez-vous qui cherchent l’équilibre entre art contemporain d’hier et œuvres d’aujourd’hui, artistes d’ailleurs ou du Luxembourg, expositions d’envergure ou plus réduites, monographiques et collectives, dans et hors les murs, entre grands noms et découvertes.

Dix événements majeurs, 40 artistes en provenance de 19 pays : voilà, en chiffres, les plans du Mudam pour 2020. Mais au-delà des chiffres, c’est une vaste réflexion sur l’art contemporain, sur son rôle de musée, son architecture particulière ou encore son emplacement à Luxembourg que propose le Mudam pour l’année à venir.

Suzanne Cotter, la directrice, l’exprime en ces termes : «Une programmation pour différents publics et bien située ici, dans le contexte spécifique du Luxembourg en tant que capitale européenne, mais aussi dans le contexte du Mudam en tant que complexe architectural. Ce musée offre aux artistes des possibilités qui n’existent pas forcément dans d’autres institutions. Et ceci se marie avec les spécificités des personnes qui travaillent ici.»

Et comme le musée est encore relativement jeune – il a été inauguré en 2006 – les responsables continuent leur croisade pour faire apprécier l’art contemporain au public luxembourgeois. Et dans ce but, ils tiennent à le contextualiser.

«C’est un aspect de notre programmation qu’on a commencé à introduire dès cette année : l’idée d’histoires du contemporain. Le contemporain, c’est vivre avec le temps. Ce qui veut dire que c’est toujours en mouvement, note la directrice. Alors comment donner des outils au public pour comprendre les différents moments de ce qu’on appelle l’art contemporain? On s’est dit qu’il serait important d’introduire quelques bases de ce qu’on comprend comme art contemporain avec des expositions soit thématiques soit monographiques qui sont à la base des idées qui ont évolué dans la pratique artistique.»

Héritage historique

Ainsi, l’exposition «History Keeps Me Awake at Night», première rétrospective européenne consacrée à l’Américain David Wojnarowicz (1954-1992) s’ouvrira le 26 octobre. Par la suite, en 2020, le Mudam présentera l’exposition «The Perceiving Body» de Robert Morris, à travers une nouvelle lecture des premières œuvres de cette figure majeure de l’art minimal, postminimal et conceptuel.

Puis le public pourra se pencher sur la rétrospective Charlotte Posenenske («Work in Progress», photo) qui associe géométrie, répétition et fabrication industrielle. Ces deux expositions aborderont l’héritage historique du travail de ces artistes et la manière dont ils ont influencé ceux venus après eux. Parmi eux, la Portugaise Leonor Antunes, dont le Mudam va présenter les sculptures en parallèle à l’exposition Robert Morris, histoire de confronter les époques, les œuvres et les approches.

Ces accueils ne doivent pas faire oublier la collection du Mudam, qui, selon Suzanne Cotter, «reste un noyau important dans la programmation et la définition de l’identité du musée». Une collection qui continue à se développer et qui sera le point de départ de trois rendez-vous en 2020 : la mise en place des «Nouvelles œuvres dans le Park Dräi Eechelen», «Mode & Design» et «Giulia Cenci». Trois présentation articulées autour d’un narratif précis. Selon la directrice, certains «existent déjà», mais d’autres «restent à écrire».

Un «Family of Man» du début du XXIe siècle

L’exposition «D’après nature» de Jean-Marie Biwer, «artiste important, mais relativement peu connu au-delà des frontières», selon le musée, rappelle la «volonté du musée d’honorer et de situer le travail des artistes luxembourgeois dans le contexte de la scène internationale».

Une scène internationale qui risque d’être très intéressée par «Image, parole, son» de William Kentridge, par la performance chorégraphique d’Alexandra Bachzetsis, Chasing a Ghost, mais surtout par «Me Family», qui, inspirée par «The Family of Man» d’Edward Steichen, brosse «un tableau complexe de l’humanité au début du XXIe siècle». «L’un des temps forts de la programmation 2020», assure le musée.

Pablo Chimienti