Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
À compter du 1er janvier, les TER français non équipés du système ERTMS ne pourront plus rouler au Luxembourg. La SNCF a dévoilé son plan de bataille.
Le chaos annoncé aura-t-il lieu ? Les 12 000 à 16 000 usagers du TER Nancy-Luxembourg, pas vraiment ménagés ces derniers temps par des incidents à répétition, ont reçu des nouvelles rassurantes sur le futur plan de bataille de la SNCF à compter du 1er janvier 2020. À cette date, seuls les trains équipés du fameux système de sécurité ERTMS seront habilités à rouler au Luxembourg. Problème : seules 12 des 25 rames qui desservent cette ligne seront prêtes à temps. Pour l’heure, seulement 4 sont équipées, une 5e est en rodage et une 6e arrivera la semaine prochaine. D’où des ruptures de charge annoncées.
«Travail sérieux sur le sujet»
La SNCF a levé une partie du voile sur la future organisation lors d’une réunion de près de trois heures, le 24 septembre, avec l’association des usagers du TER Metz-Luxembourg (AVTERML). Cette rencontre a été suivie d’un courrier de confirmation de la SNCF, le 26 septembre. «Nos interlocuteurs nous ont montré qu’ils travaillaient très sérieusement le sujet. Nous étions inquiets; aujourd’hui, nous sommes attentifs», déclare l’association en communiquant les principaux enseignements.
La future organisation ne sera communiquée en détail qu’à la mi-novembre par la SNCF. Mais elle prendra effet dès le 15 décembre 2019. À la date habituelle de changement d’horaires annuel pour de nombreuses compagnies ferroviaires en Europe. Dès avril 2020, la situation devrait être similaire à celle connue actuellement, avec seulement quatre correspondances. La SNCF nie tout retard dans son planning : «L’installation de ce système est très complexe, avec dix kilomètres de câbles dans chaque rame. Il a fallu procéder à des ajustements au début. Mais tout est rentré dans l’ordre», déclare une porte-parole du transporteur.
Des changements quai à quai
Durant ces dates, aux heures de pointe matinales (6 h-9 h), il y aura 5 Metz-Luxembourg sur 12 sans rupture de charge. Sur l’ensemble de la matinée, ce chiffre montera à 14 sur 22. Au retour (16 h-19 h), la SNCF annonce 6 directs sur 11. Ce chiffre monte à 15 sur 21, sur l’ensemble des trains après 16 h. « Pour les ruptures de charge, le temps de correspondance sera de 5 minutes et de quai à quai, sans souterrain à emprunter, pour 20 des 25 trains concernés, dont tous ceux en heures de pointe, ce qui est une très bonne nouvelle», précise Dimitri Janczak, de l’AVTERML.
Selon l’AVTERML, les horaires entre Metz et Thionville seront déplacés de quelques minutes. Cela entraînera aussi des modifications pour Conflans-Jarny ou même Longuyon afin de rendre possible le maintien de correspondances. Enfin, quelques trains, à certaines heures précises, pourraient voir leurs arrêts supprimés afin de permettre aux gares de Maizières, Woippy, Metz-Nord de conserver le même nombre de trains. Uckange devrait par exemple perdre un arrêt.
Philippe Marque (Républicain Lorrain)
