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Dans le même bateau

Le Luxembourg s’est invité au Conseil départemental de la Moselle la semaine dernière. La raison : l’épineuse question de la rétrocession fiscale grand-ducale. Développement qui ne profite pas au Nord mosellan, vol de main-d’œuvre, obligation de financer l’A31 pour permettre aux frontaliers de se rendre au travail (et de payer des impôts) au Luxembourg, coût des formations qui incombent à la France, villes et villages qui grandissent non loin de la frontière et qui ne peuvent plus assumer la construction d’écoles ou d’infrastructures pour les frontaliers…

À gauche de l’hémicycle, les griefs ont été nombreux, rapporte Le Républicain lorrain. À droite par contre, les élus ont refusé de «stigmatiser» le Luxembourg et ont souligné son apport pour tout le département. Malgré tout, même de ce côté-ci des travées, des voix se sont élevées pour qu’il y ait un partenariat plus étendu entre le Grand-Duché et la région Lorraine, pour que les deux voisins travaillent enfin ensemble étroitement pour affronter les défis de demain.

Car une chose est certaine : la Lorraine et son dynamique voisin ont besoin l’un de l’autre. L’ambition économique du Luxembourg a quelque peu déstabilisé les Mosellans qui doivent maintenant, par exemple, gérer une augmentation de la population dans leurs communes et des axes de communication asphyxiés… Finalement des problèmes que le Grand-Duché connaît aussi !

Au lieu de se demander à qui la faute et qui va payer pour tout cela, il serait grand temps que notre zone de développement économique européenne, la fameuse Grande Région, réussisse enfin à gommer ses frontières, véritables lignes tracées sur les cartes mais aussi dans les esprits malgré l’Union européenne, malgré Schengen, malgré les discours et le travail des politiques…

L’Union européenne a un grand nombre de programmes dans toutes sortes de domaines. Peut-être y en a-t-il un qui permettrait de stopper les débats de part et d’autre des frontières pour mettre en musique le vivre ensemble dans une région qui compte quatre pays ? Car la désunion ne fera jamais la force.

Laurent Duraisin