Comme nous le savons depuis mardi, le patronat luxembourgeois, via l’UEL, ne souhaite plus participer aux réunions tripartites avec le gouvernement et les syndicats, sur les grandes réformes à venir. Ce jeudi, L’OGB-L, la CGFP et la LCGB interpellent publiquement le gouvernement, pour obtenir le retour à la table du dialogue social du patronat.
Un coup de couteau « historique dans la tradition de compromis social du Grand-Duché ». Ainsi avait qualifié mardi le président de l’OGB-L la décision du patronat. Dans un communiqué ce jeudi, c’est carrément les trois grands syndicats du pays, toutes nuances sociales confondues, qui s’indignent : « Les syndicats tiennent à rappeler que le Luxembourg a obtenu, pendant des décennies, de très bons résultats dans l’intérêt
de tout le monde à travers le dialogue social institutionnalisé. Et ils rappellent que la paix sociale constitue un bien d’une valeur inestimable qui présuppose des relations sociales intactes.»
Bras de fer lancé
Les réunions tripartites en question se font via le Comité Permanent du Travail et de l’Emploi (CPTE). C’est justement de cette institution que les employeurs ne veulent plus. La raison ? L’UEL digérerait mal les dernières discussions sur l’organisation du temps de travail. Un proche du dossier explique : « le patronat dit être perdant à chaque fois en CPTE… ce qui est faux ! »
Bref, le bras de fer s’annonce costaud ces prochains jours.
Les trois syndicats appellent déjà à un premier rassemblement de protestation de tous les membres le 14 novembre à 19h.
Hubert Gamelon
Une plateforme syndicale « Travail 4.0 »
L’intersyndicale annonce par ailleurs ce jeudi la volonté de créer « sans délai » une plateforme commune et permanente «Travail 4.0» ayant pour objet: la sécurisation des parcours professionnels des salarié(e)s, les réformes nécessaires de la législation relative aux conventions collectives, la formation professionnelle continue, les plans sociaux, les plans de maintien de l’emploi, de bons contrats de travail, le droit à la déconnexion, le droit à un travail à temps partiel, etc.
En somme : tous les grands débats des prochaines années qui devraient normalement se faire à trois, avec le gouvernement et les employeurs.