L’espoir luxembourgeois, 30e dimanche à Montréal, confirme sa progression sur les épreuves du World Tour.
Lorsqu’il s’est réveillé lundi matin à Montréal d’où il est reparti dans la nuit, Kevin Geniets avait le sourire. Il était apaisé. Pour le jeune coureur luxembourgeois de 22 ans, l’expédition canadienne et ses deux classiques World Tour – le Grand Prix de Québec (vendredi) et le Grand Prix de Montréal (dimanche) – se sont déroulées comme il l’avait souhaité.
«À Québec, rappelle-t-il, j’étais là pour travailler. Je devais protéger nos leaders le plus longtemps possible. Et comme cela s’est bien passé pour moi, j’ai été protégé à mon tour dimanche à Montréal…»
Un circuit qui lui convient
C’est ainsi que longtemps on l’a vu batailler dans ce qui restait du peloton des hommes forts. À vrai dire, Kevin Geniets a fait son match. Comme un grand. D’ailleurs, il a terminé dans le peloton principal réduit à une quarantaine d’unités, et où il ne restait plus que des hommes forts. Comme par exemple Michael Matthews, Kasper Asgreen, Nathan Haas, Alex Howes, Matej Mahoric, Oliver Naesen, Daryl Impey, Jasper Stuyven, Alberto Bettiol, Vincenzo Nibali, Jan Bakelants, Jelle Vanendert, etc. Que des noms ronflants!
«C’était long et usant. Dans le final, cela a roulé vraiment fort. Les derniers kilomètres, c’était full gaz jusqu’à la ligne. Finalement, il m’a juste manqué d’un peu de force pour faire mieux mais ça va venir avec l’âge», assure encore le Schifflangeois.
Bonne forme et nouveau cap
On l’avait vu franchir un cap dans les courses par étapes du World Tour, que ce soit le Tour de Suisse et plus sérieusement encore sur le BinckBank Tour, sur un terrain plus à sa convenance. De la même façon, après avoir effectué ses débuts dans les classiques avec la Clasica San Sebastian, ses deux courses canadiennes ont prouvé, si besoin en était encore, d’immenses progrès. «Je suis content de moi, je voulais venir disputer ces classiques canadiennes dans l’optique des Mondiaux. Je suis bien sûr ravi de voir que ma forme est si bonne. Cela me donne une belle confiance», explique Kevin Geniets.
D’ailleurs, on en vient à se demander pourquoi il n’a pas choisi de disputer la courses élite dans le Yorkshire. «Je me suis posé la question, mais c’est ma dernière chance de tenter d’obtenir une médaille en espoirs. Que ce soit sur le chrono ou la course en ligne», répond-il.
Kevin Geniets ne sera pas le seul coureur d’une formation World Tour dan ce cas de figure. «C’est une bonne occasion pour moi, le circuit des Mondiaux dans le Yorkshire devait bien me convenir.»
Désormais convaincu que c’est justement dans les courses d’un jour qu’il a une carte à jouer, une carrière à construire, Kevin Geniets est reparti rassuré du Canada. Il va vite repartir samedi vers le Yorkshire. «Le chrono est programmé mardi. On verra bien, je suis en condition, mais ma chute dans le chrono du Tour de Poitou-Charentes m’a empêché de poursuivre un travail spécifique. J’aurai donc plus d’ambitions sur la course en ligne», prévient Kevin Geniets, lequel, on ne rêve pas, vient de démontrer qu’il a encore grandi…
Denis Bastien