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L’incontournable Tour du Mont-Blanc


Le Tour du Mont-Blanc (TMB)? Une randonnée qui offre des panoramas époustouflants tout le long du parcours (Photo : Fabienne Armborst).

Du haut de ses 4 808,72 m le mont Blanc domine les Alpes. Si son ascension est réservée aux alpinistes, le sentier mythique du TMB n’a pas fini d’attirer les randonneurs. La célèbre boucle de 170 km autour du majestueux sommet peut être réalisée entre fin juin et mi-septembre.

Alors que le Tour du Mont-Blanc a connu son pic d’affluence avec l’épreuve monstre de l’Ultra-Trail (UTMB) fin août, il est avant tout un plaisir pour les randonneurs. Pas besoin de chronomètre. Il suffit de bonnes chaussures de marche, un sac à dos avec le strict nécessaire… et un peu de forme physique pour se lancer dans cette belle aventure.

Long de 170 km, le célèbre Tour du Mont-Blanc (TMB) passe par trois pays différents : la France, la Suisse et l’Italie. En moyenne, dix jours de marche suffisent pour faire ses près de 10 000 mètres de dénivelé positif. Au fil de ce sentier exigeant, des panoramas époustouflants se succèdent. «Côté français, le Mont-Blanc ressemble à une grosse meringue, le versant italien, quant à lui, est plutôt himalayen», nous prévient notre guide au départ d’Argentière. Les sacs de rando sont bouclés, notre trek peut débuter.

Le mont Blanc vu depuis l'Aiguille du Midi (Photo : Fabienne Armborst).

Le mont Blanc vu depuis l’Aiguille du Midi (Photo : Fabienne Armborst).

Situé à environ 1 250 m d’altitude, le village français en amont de Chamonix est l’un des nombreux points de départ. Empruntant un sentier bordé de lauriers de Saint-Antoine en fleurs, la première matinée consiste à nous hisser jusqu’au col de Balme (2 191 m). C’est là qu’on bascule vers la douce vallée suisse. La première frontière est franchie.

Un défilé de glaciers 

Derrière nous, nous laissons la vallée de Chamonix. Par un chemin muletier s’amorce une longue descente en lacets. Si on a perdu de vue le Mont-Blanc, on aperçoit désormais l’imposant glacier du Trient : le début d’un défilé d’imposants fronts glaciers, pics enneigés et vastes alpages. En bas dans la vallée, les vaches noires de race Hérens, connue pour être une combattante farouche, broutent tranquillement. Pas de combat à l’horizon, mais la reine du troupeau porte fièrement sa grosse cloche.

(Photo : Fabienne Armborst)

Les vaches Hérens se retrouvent sur les trois côtés du Mont-Blanc. (Photo : Fabienne Armborst)

Au son des cloches, notre itinéraire se poursuit en direction du col de la Forclaz (1 526 m), le célèbre col que le cycliste luxembourgeois Edy Schütz a franchi en tête lors du Tour de France en 1966. Un panneau au bord de la route que nous traversons énumère tous les coureurs qui se sont démarqués dans ce col. C’est ici que nous plantons notre tente pour la nuit avant de repartir au petit matin par un sentier pentu se faufilant à travers une forêt de conifères… pour déboucher sur une vaste prairie avec l’alpage de Bovine. Depuis sa terrasse, une vue panoramique sur les sommets suisses Eiger, Jungfrau et Mönch ainsi que sur la vallée du Rhône et le Valais s’offre à nous.

Vallée pittoresque

Le TMB rejoint ensuite le long val Ferret, une vallée pittoresque. Entre campings et refuges, les options d’hébergement sont nombreuses. Après avoir passé le lac de Champex, le randonneur traverse une succession de villages fleuris, hameaux de maisons en pierre… tout en longeant le torrent de la Drance.

Le versant sud des Grandes Jorasses au coucher du soleil (Photo : Fabienne Armborst).

Les Grandes Jorasses au coucher du soleil (Photo : Fabienne Armborst).

Les derniers kilomètres en Suisse seront l’ascension du grand col Ferret. Le passage utilisé depuis l’Antiquité marque la frontière avec l’Italie. À 2 537 m d’altitude, on peut admirer le versant sud des Grandes Jorasses. C’est le début d’une vue remarquable sur la chaîne du Mont- Blanc. On se souvient des mots de notre guide, le versant italien est plus abrupt : place au granit, aux glaciers suspendus, aux torrents et cascades… Une étape au refuge Bonatti permettra d’admirer le lever du soleil sur ces grandes parois rocheuses.

Avant de regagner la France, il faudra traverser la ville italienne de Courmayer (1 300 m). Si d’ici les télécabines prennent leur départ pour rejoindre l’Aiguille du Midi (3 842 m) face au sommet du mont Blanc et qu’on aperçoit le tunnel routier reliant Chamonix, le TMB est loin d’être achevé.

Col de la Seigne : dernier regard vers l'Italie (Photo : Fabienne Armborst)

Col de la Seigne : dernier regard vers l’Italie. (Photo : Fabienne Armborst)

C’est via le col de la Seigne (2 516 m) qu’on passe la frontière. Après une dégustation de fromage Beaufort plus bas à la Ville-des-Glaciers, on entame l’ascension rocheuse du col de Fours (2 665 m), le point culminant de notre raid. Les plus courageux pousseront jusqu’à la Tête Nord des Fours (2 756 m), un magnifique belvédère sur le Mont-Blanc enneigé.

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Le mont Blanc depuis la Tête Nord des Fours. (Photo : Fabienne Armborst)

Le randonneur qui espère toucher de la neige lors du TMB peut se réjouir dans la descente du col du Bonhomme (2 329 m) vers la Balme. Une petite partie de la pente reste en effet enneigée même jusque tard en saison. Le temps de faire quelques glissades… et le tour se poursuit en direction du village de Contamines, l’occasion de faire le plein de victuailles.

Passerelle suspendue au-dessus du torrent

Par beau temps, choisir la variante en direction du glacier de Bionnassay est fortement conseillé. En empruntant cet itinéraire, il vous faudra gravir le magnifique col du Tricot (2 120 m). Les près de 600 m se montent par un sentier en lacets. Au sommet, face au panorama époustouflant, l’effort est toutefois vite oublié. Et en redescendant vers la vallée de Chamonix, on franchit la passerelle suspendue au-dessus du torrent de fonte du glacier. Impressionnant !

IMG_0023ARMBORST_Fabienne_QUOTIDIENPlus on descend vers les Houches, plus on croise de randonneurs. Les remontées mécaniques à proximité y sont pour quelque chose. Avec les hélicoptères de secours et les avions de tourisme qui survolent le massif du Mont-Blanc, on a perdu le calme qui régnait dans le val Ferret suisse et le val Vény italien. La fin de notre belle aventure s’annonce, le retour à la civilisation.

Après une nuit à Chamonix, le tour se termine dans la réserve des Aiguilles rouges à la recherche des bouquetins et des marmottes. Depuis les lacs des Chéserys, dernier moment de contemplation sur l’ensemble du massif du Mont-Blanc, ses brillants glaciers, les pics enneigés et la Mer de Glace avant d’emprunter la longue descente à travers la forêt jusqu’à Argentière. La boucle est bouclée.

Fabienne Armborst

 

INFOS PRATIQUES

Y aller
La vallée de Chamonix est accessible en train. Si vous arrivez par la Suisse, vous démarrerez votre voyage ascensionnel avec le Mont-Blanc Express à Martigny. À bord de rames panoramiques de ce train à crémaillère, vous traverserez la vallée du Trient, entre rocs et forêts, gorges sauvages et villages alpins authentiques. Sur les 38 km jusqu’à Chamonix, vous passerez 21 tunnels ainsi que 28 ponts et viaducs.

Se loger
Entre campings, refuges et auberges… le TMB regorge d’endroits pour dormir. Pour être sûr d’avoir un lit, il est conseillé de réserver à l’avance.
Quelques adresses :
Refuge Bonatti : terrasse face aux Grandes Jorasses.
Refuge Les Mottets : dortoirs installés dans une ancienne étable.
Refuge de Nant Borrant : chalet convivial avec petits dortoirs.
Refuge du Truc : superbe panorama des dômes de Miages à la chaîne des Aravis.

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L’itinéraire
Le TMB se réalise traditionnellement dans le sens contraire des aiguilles d’une montre à partir des Houches. Rien ne vous empêche de partir en sens inverse ou de prendre un autre point de départ (comme nous). En période d’affluence, cela peut être astucieux pour avoir un lit en refuge. Possibilité d’utiliser les transports publics et les remontées mécaniques pour accélérer ou raccourcir le chemin.

Quand partir ?
La période idéale pour réaliser le TMB est de fin juin à mi-septembre. Attention toutefois en début de saison aux névés résiduels potentiellement verglacés sur les cols d’altitude. Entre mi-juillet et mi-août, les hébergements risquent d’être saturés. En montagne, les conditions météorologiques changent très vite. Voilà pourquoi il est indispensable de prévoir des vêtements chauds et imperméables.

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