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Luxembourg : vers la fin du «taxi scolaire»


Seuls 38 % des élèves utilisent actuellement les transports en commun pour se rendre à l'école. Afin de mieux respecter le climat, les jeunes restent toutefois ouverts à des déplacements plus écologiques. Pour rendre tram, bus et train plus attractifs, l'offre devrait être adaptée, réclament-ils. (Photo d'illustration : Isabella Finzi)

Le ministère de la Mobilité continue d’œuvrer pour renforcer le transport scolaire effectué à pied, à vélo, en bus et en train. Une baisse des trajets en voiture est visée.

Lundi, les «taxis scolaires» vont reprendre du service. «Nous avons un problème spécifique concernant ce type de trajet», admet le ministre de la Mobilité, François Bausch. Près de 40 % des trajets «domicile-école» se font en effet toujours à bord de la voiture des parents. «Il y a une question de mentalité et cette culture de la voiture personnelle qui font que les transports en commun et la mobilité douce sont relativement délaissés», déplorait le ministre en décembre 2017 au moment de présenter les premières conclusions de l’étude Luxmobil 2017.
La bonne nouvelle est que 38 % des trajets de et vers les écoles se font déjà en train ou en bus (lire également ci-dessous). Les bus tiennent largement la corde avec 86 % du transport scolaire en commun. Ce sont 14 % des élèves qui recourent au train pour se rendre à l’école. Les élèves ne sont cependant pas forcément satisfaits de l’offre.

Des élèves critiques

Le rapport final sur le «ClimateXchange», organisé au printemps par la Conférence nationale des élèves (CNEL), constate ainsi que «beaucoup d’élèves font remarquer que leur trajet scolaire dure trop longtemps et que la situation actuelle des transports publics n’aide pas à améliorer les choses».
Par moments, les élèves préfèrent même recourir au transport public classique que d’utiliser des lignes spécifiques trop peu adaptées à leurs besoins. «Tout cela mène à une hausse des émissions de gaz à effet de serre», constate le rapport, qui ajoute que les déplacements en voiture sont une autre conséquence d’une offre jugée défaillante.
La CNEL plaide pour l’emploi de bus électriques en parallèle à «un ajustement et une optimisation» du réseau des transports. Une «meilleure répartition géographique de l’offre scolaire» ainsi que la mise à disposition d’autres alternatives (vélos en location gratuitement accessibles) font partie des autres propositions des élèves pour améliorer le transport scolaire.

Des objectifs ambitieux

Le chantier pour mettre fin aux taxis scolaires est donc loin d’être achevé. François Bausch précise notamment que la sécurité du trajet scolaire doit être améliorée. «Je peux comprendre que certains parents préfèrent conduire leurs enfants en voiture personnelle s’ils estiment qu’un quelconque danger peut se présenter le long du trajet», indique le ministre de la Mobilité.
Mais, à long terme, la stratégie pour une mobilité durable (Modu 2.0) fixe l’objectif que «tous les écoliers et lycéens se rendent à l’école à pied, à vélo ou en transports en commun». D’ici 2025, le ministère vise à ce que 75 % des trajets «domicile-école» inférieurs à 1 km soient effectués à pied (58 % en 2017). Le vélo devra servir pour effectuer 15 % des trajets inférieurs à 5 km (3 % en 2017).
Pour les distances dépassant les 5 km, la stratégie Modu 2.0 mise sur 50 % de trajets en bus pour l’école fondamentale (29 % en 2017) et 77 % de trajets en bus ou en train pour l’enseignement secondaire
(70 % en 2017). Il reste du chemin à parcourir.

David Marques

Le transport scolaire en chiffre

19 000 000
Le coût du transport scolaire continue à augmenter. La seule prise en charge par les transporteurs privés du réseau RGTR est passée d’une fourchette de 15 à 16 millions d’euros en 2018 à un montant situé entre 18 et 19 millions d’euros pour 2019. Ces chiffres ne comprennent pas les bus opérés par les AVL (Luxembourg) et le TICE (Canton Esch).

60 000
À l’heure de pointe du matin (entre 6 h et 9 h), le pic des trajets «domicile-école» dépasse la barre de 60 000 unités. L’étude Luxmobil 2017 précise que la répartition des moyens de transport est la suivante : 39 % des trajets se font en voiture, 38 % en bus ou en train, 21 % à pied et 2 % à vélo.

700
La centrale de mobilité dénombre quelque 700 bus qui sont engagés tous les jours pour assurer le transport des élèves de et vers les lycées du pays.