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Carole Dieschbourg en route vers Paris


(Photo : DR)

Le Luxembourg aura, grâce à la présidence européenne, un rôle de taille à jouer en vue de la conclusion d’un accord lors de la Conférence sur le climat au mois de décembre.

L’enjeu est de taille et la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, est décidée à assumer ses responsabilités avec son équipe «Climat» recrutée pour la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE. Si l’agenda, en termes de politique environnementale, est déjà bien chargé, les yeux seront, dans les mois à venir, tous tournés vers Paris où les 196 parties prenantes devront s’accorder sur un accord contraignant afin de lutter contre le changement climatique.

Lundi, le compte à rebours a été lancé lors de la réunion du Conseil des ministres de l’Environnement de l’UE à Luxembourg (lire notre édition de mardi). Après les nombreux travaux préparatifs et une vague de réunions techniques, la première tâche de la ministre Carole Dieschbourg sera d’obtenir, au mois de septembre, «un fort mandat de négociation» de la part des 28 pays membres de l’UE afin de se retrouver en position de force à Paris. «Lors des précédentes conférences sur le climat, l’UE était souvent occupée avec elle-même. Il sera de mon devoir de réunir tous les pays sur une voie commune», souligne une Carole Dieschbourg très optimiste quant à la réalisation de cette difficile mission.

Cet optimisme est principalement dû au solide accord conclu en octobre dernier par les chefs d’État et de gouvernement. L’objectif annoncé est clair : réduire d’ici à 2030 de
40 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux valeurs de 1990.

Pour la ministre luxembourgeoise, cet engagement contraignant doit servir d’exemple pour les autres pays représentés à la Conférence sur le climat de Paris. «Il nous faut parvenir à un accord contraignant, transparent et dynamique», annonce Carole Dieschbourg. «Avec nos moyens technologiques qui ne cessent de s’améliorer, il serait bien de réévaluer tous les cinq ans les objectifs qui seront fixés à Paris afin de les adapter vers le haut», plaide la ministre luxembourgeoise.

Un rôle de médiateur à assumer

Les chances d’obtenir un accord sont bonnes si l’on en croit les échos émanant de l’équipe de la présidence luxembourgeoise. Les erreurs du passé auraient été analysées et les bonnes conclusions tirées. Carole Dieschbourg espère décrocher un mandat de négociation fort lors du Conseil des ministres de l’Environnement prévu en septembre à Bruxelles. Cette mission, elle la partagera avec le commissaire européen à l’Énergie et au Climat, l’Espagnol Miguel Arias Cañete.

En parallèle, les contacts avec la France, qui assurera la présidence de la conférence sur le climat, se poursuivent. Les échanges sont réguliers et constructifs. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui sera aux manettes de la Conférence, considère le Luxembourg comme un allié pour parvenir à un accord.

À Paris, Carole Dieschbourg aura, en tant que présidente du Conseil des ministres européens de l’Environnement, un important rôle de coordination, mais aussi de médiation, à assumer. «Au fur et à mesure de l’état d’avancement des négociations, les ministres des 28 devront se concerter. À nous, il incombera de garder tout le monde uni», indique André Weidenhaupt, premier conseiller de gouvernement et bras droit de Carole Dieschbourg.

La route vers Paris est encore longue, mais le Luxembourg est décidé à foncer pour décrocher le meilleur accord possible.

David Marques