Mercredi sont commémorées les terribles attaques terroristes perpétrées à New York le 11 septembre 2001. Inutile de souligner que le traumatisme et que les plaies restent béants, 18 ans après ce drame à dimension planétaire. Et même si les citoyens de la Big Apple (et les autres) ont fait preuve d’une énorme résilience, en sachant se relever progressivement et en parvenant à mener, depuis, une vie relativement «normale», la question de l’indemnisation des malades du cancer, elle, reste d’actualité et ravive inévitablement les douloureux stigmates liés aux attaques.
Car, en effet, des milliers de victimes plus ou moins «collatérales» ont été impactées par les attaques, des milliards de tonnes de matériaux de construction en combustion pendant plusieurs mois, ayant dégagé, dans l’atmosphère, des quantités impressionnantes de substances cancérogènes. Ainsi, d’après Le Parisien, «fin juin 2019, plus de 21 000 gens (…) étaient enregistrés dans le programme de soins (mis en place par les autorités américaines). Soit deux fois plus qu’en juin 2016. Et sur ces 21 000, près de 4 000 ont été diagnostiqués avec un cancer, ceux de la prostate, du sein ou de la peau étant les plus fréquents».
Et bien qu’il soit, selon le médecin en chef des pompiers new-yorkais, David Prezant, «impossible, pour un individu précis, de déterminer la cause exacte (du cancer) car aucun test sanguin ne revient estampillé « WTC »», diverses études indiquent que «le taux de cancer a augmenté entre 10 et 30 % chez les gens exposés», et qu’il continuera à augmenter, avec l’âge. Pour rappel, le président américain, Donald Trump, a ratifié, à la fin du mois de juillet dernier, une loi qui retarde, de 2020 à 2090, la «deadline» pour toute introduction de demande d’indemnisation, auprès d’un fonds fédéral spécial, qui prévoit une indemnisation moyenne de 240 000 dollars par malade et de 682 000 dollars pour une personne décédée.
Tel est donc le coût (estimé) d’une vie humaine, aux États-Unis, pour une victime du terrorisme; ce qui semble tellement dérisoire et à mourir… de tristesse!
Claude Damiani