Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’ensemble des partis politiques ont salué vendredi l’arrivée temporaire de Sam Tanson au ministère de la Justice. Un choix «compréhensible», qualifié de «logique», y compris par les ténors de l’opposition. Dans les semaines et très probablement les mois à venir, la jeune ministre aura la lourde tâche de poursuivre les travaux entamés par Félix Braz, toujours hospitalisé après avoir été victime, le
22 août dernier, d’un malaise cardiaque. Il faut espérer pour Sam Tanson qu’elle puisse entamer son intérim avec sérénité. Rien n’est cependant moins sûr. Le jeu politique va en effet prendre rapidement le dessus. Et les dossiers qui fâchent ne manquent pas, à commencer par l’affaire des banques de données qui auraient été gérées dans le plus grand secret par la police et la justice. À l’issue d’échanges très houleux, majorité et opposition étaient tombées d’accord pour s’attaquer ensemble aux lacunes légales entourant ces bases de données. Auparavant, ni les ministres concernés ni les députés de l’opposition n’étaient apparus sous leur meilleur jour. L’attitude gouvernementale, qualifiée d’arrogante, avait eu pour écho des attaques personnelles. Le fond de l’affaire avait ainsi été oublié par moments.
Navrant quand on sait l’importance de cette «affaire» qui est certes sortie cette année, mais dont la genèse remonte à des années déjà et concerne plusieurs gouvernements ayant différentes couleurs. Le problème est complexe et mérite que les ministres et députés prennent de la hauteur pour répondre aux questions des citoyens et, surtout, enfin régler ce problème. Chacun devra toutefois jouer le jeu, sans quoi la cacophonie des mois ayant précédé l’été reprendra de plus belle.
En fin de compte, il ne faut pas perdre des yeux un simple principe : ce n’est pas en se contentant de taper l’un sur l’autre que le citoyen va décider d’accorder sa confiance à un parti plutôt qu’à un autre. L’assurance de voir ses données personnelles mieux protégées constitue par contre un argument de taille.
David Marques