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Photo «nazie» dans un hôtel autrichien : le client n’a pas à critiquer


La requérante affirme que le cliché incriminé était le seul qui lui restait d'un membre de sa famille «enrôlé de force» et «tombé» durant la Seconde Guerre mondiale. (photo AFP)

Un touriste allemand a dû effacer son commentaire sur Booking.com et Tripadvisor, après la plainte en justice d’une hôtelière autrichienne qui s’émouvait qu’on puisse la prendre pour une admiratrice d’Hitler en raison d’une photo de la Seconde Guerre mondiale, a indiqué vendredi l’avocat de cette dernière.

Le client avait écrit « photo du papi nazi accroché dans l’entrée », après avoir vu au mur de la réception le portrait d’un soldat en uniforme de la Wehrmacht portant à la poitrine une décoration ornée d’une croix gammée.

« Cette phrase postée sous un pseudonyme fantaisiste donnait l’impression à des millions de personnes que ma cliente sympathise avec le national-socialisme », a déploré Stefan Kofler, avocat de l’hôtelière installée dans la région du Tyrol (est). « C’est totalement inexact, cela ne repose sur aucun fondement et porte préjudice à la réputation de ma cliente », a ajouté l’avocat.

Une ordonnance de référé du tribunal d’Innsbruck, en date du 23 juillet, a obligé le client indisposé à retirer des sites d’évaluation la remarque « diffamatoire » et « contraire à la loi », selon Stefan Kogler. Le touriste poursuivi a contesté cette décision. La propriétaire de la pension avait pu l’identifier grâce à son numéro de réservation sur Booking.com.

Dans les villages du Tyrol, il est courant d’afficher les images de personnes décédées à l’entrée des demeures, y compris lorsqu’elles ont une vocation touristique. Par le biais de sa défense, la requérante affirme que ce cliché était le seul qui lui restait d’un membre de sa famille « enrôlé de force » et « tombé » durant la Seconde Guerre mondiale.

Étroitement associée aux crimes du Troisième Reich après avoir été annexée par l’Allemagne en 1938, l’Autriche s’est dotée en 1947 d’une des législations les plus strictes au monde contre le révisionnisme, le négationnisme et toute activité néonazie.

Avant la chute du gouvernement en mai à cause d’un scandale du scandale de « l’ibizagate », le pays a été gouverné dix-huit mois durant par une coalition alliant les conservateurs de l’ÖVP au parti d’extrême droite FPÖ, créé par d’anciens nazis après la guerre.

AFP