Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La récolte de céréales de cette année suit les moyennes des années précédentes, a expliqué ce mercredi le ministre de l’Agriculture Romain Schneider. La sécheresse et les canicules continuent cependant à faire des dégâts.
Le ministre de l’Agriculture, Romain Schneider, s’est rendu ce mercredi matin aux Moulins de Kleinbettingen pour faire le point sur la récolte 2019. En présence des principaux acteurs du secteur agricole, un bilan « globalement satisfaisant » a pu être présenté. Au niveau des quantités, du rendement, des prix et de la qualité, il existe toutefois d’importantes variations en fonction des cultures et de la région du pays où les graines ont été semées. « Le Sud et le Centre se sont ainsi mieux portés que le Nord et l’Est », constate Romain Schneider. « L’automne a été trop sec. L’hiver a été trop doux, même si on a eu beaucoup de pluie, sans quoi la récolte aurait été mise davantage en péril », indique Steve Turmes, directeur de la LSG, la coopérative des producteurs luxembourgeois de semences. « Le mois de mai a été assez froid et puis on a été confronté à deux canicules en juillet, et même trois si on ajoute la semaine dernière », poursuit-il.
La canicule nuit le plus aux cultures
La sécheresse et les conditions météorologiques conditionnent fortement la production agricole. « C’est moins la sécheresse qui nous nuit. Ce sont les températures dépassant les 35 ou même les 40 degrés qui font beaucoup souffrir les cultures », explique encore Steve Turmes. En fin de compte, les dégâts ont pu être limités. Les quantités de céréales d’hiver sont ainsi restées dans la moyenne des années précédentes. La récolte de blé se situe au-dessus des moyennes. La LGS a enregistré une récolte de 8 800 tonnes d’orge.
L’horizon 2020 reste incertaine
Par contre, la récolte du colza se trouve en chute libre. « D’une moyenne de 4 500 à 5000 hectares, on est tombé à 3 250 hectares », note Klaus Palzkill, membre de la direction du Verband Group, la fédération agricole d’achat et de vente du Luxembourg. « Le résultat est vraiment triste. Les températures ayant dépassé les 30 degrés nous a fait perdre beaucoup en rendement ». Le cercle vicieux entre production, récolte surtout stockage de céréales pour nourrir les animaux d’élevage reste donc enclenché. « Si la sécheresse se confirme dans les années à venir, on risque d’être confronté à d’importants problèmes dès 2020. Les stocks de céréales ne pourront plus suivre les besoins », met en garde Guy Feyder, président de la Chambre d’Agriculture. Le changement climatique continue donc à produire ses effets négatifs.
David Marques
