La Villa Vauban invite le public à redécouvrir sa collection à travers «Variations», qui présente 70 œuvres avec, en tête, l’idée d’un «musée pour tous».
Les musées de la ville de Luxembourg possèdent une collection d’art riche de quelque 3 000 œuvres. La plupart d’artistes luxembourgeois des XXe et XXIe siècle, mais aussi une collection ancienne de quelque 400 œuvres d’artistes européens du XVIIe au XIXe, accumulées principalement grâce à trois donations, faites au XIXe et au début du XXe siècle, celles des collections Pescatore, Dutreux-Pescatore et Lippmann.
C’est dans cette collection que les curateurs ont pioché pour proposer cette troisième édition du concept «Un musée pour tous», une exposition aussi ouverte qu’accessible. «C’est une exposition éclectique. La différence avec les autres expositions qu’on organise, c’est qu’ici il n’y a pas un sujet particulier, mais un panel de différents styles, thématiques, époques pour donner une idée de notre collection et en même temps servir d’introduction à l’histoire de l’art», explique Boris Fuge, responsable communication des 2 Musées de la Ville de Luxembourg.
Il poursuit : «Le deuxième niveau de lecture de ce ‘Musée pour tous’ est qu’on met ici l’accent sur l’accessibilité, pas seulement pour les personnes en fauteuil roulant, mais pour toutes les personnes en situation de handicap, les personnes avec des problèmes cognitifs, mais aussi pour les enfants ou encore les étrangers ne maîtrisant pas les langues nationales, etc.»
Ludique et pertinent
Une exposition ludique, légère donc, où on trouve des espaces où s’allonger et des coins photo où s’immortaliser pendant la visite, déguisé, devant un agrandissement d’un intérieur d’église. Il y a aussi ici la possibilité de toucher, avec un gant en latex, des sculptures – le Penseur de Rodin est une reproduction, mais le Baltasar Lobo est un bronze original – ou encore des maquettes tactiles où tout un chacun peut redécouvrir avec ses mains les peintures accrochées au mur. Des expériences muséales différentes, étonnantes, pertinentes.
Pertinente aussi, cette «introduction à l’histoire de l’art» qui offre plein d’informations sur la gravure, la représentation dans l’art des animaux, les natures mortes, les portraits, les paysages… avec toujours une touche décalée. Car au delà du sujet principal, l’exposition propose toujours une anecdote ou du moins un thème secondaire : la copie, l’esquisse, le faux, la perspective, etc., ou s’amuse à mettre en parallèle art d’hier et art d’aujourd’hui.
La Villa Vauban profite de cette exposition «Variations» pour présenter des acquisitions récentes, comme toute la série de portraits de la famille de Corneille Lentz, mais aussi des tableaux jamais accrochés auparavant, à l’instar des Portraits d’une dame et d’un gentilhomme d’Abraham van Diepenbeeck (1596-1675), la Nature morte de fleurs d’après Ambrosius Bosschaert l’Ancien (1573-1621) ou encore les portraits des époux Koch et des époux Würth, deux grandes familles bourgeoises luxembourgeoises du XIXe siècle, par Karl von Pidoll (1847-1901).
Et pour les amateurs de grands noms, outre ceux déjà cités, des œuvres de Jean-Victor Schnetz, Isidore Dagnan, Alexandre Calame, Andreas Schelfhout, Jan van de Cappelle, Paul Delaroche, Pieter Codde ou encore Canaletto font également partie de ces «Variations». De sacrés arguments !
Pablo Chimienti