Les tags antisémites, racistes et anti-migrants se sont multipliés ces derniers jours en Alsace et en Lorraine, laissant des maires exaspérés et parfois désemparés.
A Porcelette (Moselle), petite commune de 2 500 habitants située à moins de 2 km de la frontière allemande, le maire Eddie Muller a annoncé avoir décidé de déposer plainte. Les inscriptions « se sont accumulées depuis plusieurs mois » sur les murs de l’espace culturel : croix gammées, « sieg Heil », « Jude Tot », « Vive Hitler », a-t-il déploré.
Eddie Muller soupçonne « des jeunes de Porcelette et des communes des alentours » – des Français et non des Allemands, bien que sa commune soit située tout près de la frontière -, qui génèrent des nuisances le soir. « On avait déjà eu il y a quelque temps sur l’aire de jeu de la maternelle des croix gammées et des inscriptions anti-juives », remarque-t-il. Pour engager le dialogue avec certains de ces jeunes et leur expliquer « ce qu’ont subi les juifs sous le joug nazi », l’édile envisage d’organiser une rencontre avec « un pasteur, un rabbin et un prêtre ».
L’Open Arms cité
A Saint-Nabor (Bas-Rhin), au pied du Mont Sainte-Odile, ce sont des tags anti-migrants qui ont été découverts sur la mairie-école mercredi. Certains visent le préfet de la région Grand Est, accusé d’accueillir les migrants, un autre le navire humanitaire espagnol Open Arms qui croise en Méditerranée. L’un de ces tags revendique aussi un incendie qui a visé lundi soir un bâtiment de Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg, où une association hébergeait des familles d’origine étrangère.
Le maire, François Lantz, a confirmé le dépôt prochain d’une plainte jugeant « très surprenant » que les auteurs de ces tags « confirment un acte criminel ». Saint-Nabor « est un village paisible de 500 habitants, au pied du Mont Sainte-Odile », observe-t-il.
Des tags haineux comme « stop invasion » ou « virez les clandos » (sic) accompagnés de symboles nazis ont également été découverts mardi sur les murs d’une ancienne brasserie de Strasbourg, aujourd’hui propriété de la ville et occupée par des sans-abri et des migrants.
LQ/AFP