Le festival du Film francophone d’Angoulême a ouvert, mardi soir, sa douzième édition avec, entre autres, un hommage au cinéma luxembourgeois. Le Quotidien est allé à la rencontre du directeur du Fonds national de soutien à la production audiovisuelle, Guy Daleiden, pour comprendre ce que cet «hommage» implique.
Le Luxembourg est à l’honneur au festival du Film francophone d’Angoulême. Que représente cette invitation?
Guy Daleiden : Chaque invitation dans un festival de renommée internationale est une reconnaissance de la qualité du travail qui a été fait et qui continue d’être fait actuellement au Luxembourg dans le domaine de la production audiovisuelle. Un travail important réalisé depuis des années, ce qui fait que le festival a décidé de proposer une rétrospective du meilleur du cinéma luxembourgeois, ou du moins du cinéma luxembourgeois francophone.
Que des films luxembourgeois soient sélectionnés dans des festivals internationaux, ça devient la norme. Mais une telle invitation, le fait que le pays soit ainsi mis en avant, c’est tout de même rare, non?
Rare, peut-être, mais ce n’est pas la première fois en tout cas. Le Luxembourg a déjà été l’invité d’honneur au festival de Galway, en Irlande, au festival international du Film d’animation d’Annecy, et aussi dans d’autres festivals à travers le monde. Mais ça reste exceptionnel. Je pense que c’est la première fois que ça arrive dans le domaine du film francophone, ça oui.
Comment ont été choisis les différents films de la rétrospective?
Nous avons établi une liste des films francophones réalisés par des cinéastes luxembourgeois, puis on l’a envoyée aux sélectionneurs qui ont fait leur choix à partir de ça. Ces films s’ajoutent à la coproduction grand-ducale Les Hirondelles de Kaboul, qui a été sélectionnée en compétition officielle.
Ça doit être un travail de longue haleine d’obtenir une telle invitation. Comment ça s’est passé?
On entretient des relations avec Dominique Besnehard depuis de nombreuses années. Avec son festival à Angoulême, il est devenu un ami du cinéma luxembourgeois. D’ailleurs, on l’a invité dans le jury du Luxembourg City Film Festival (NDLR : en 2017). Je pense que c’est une relation qui a évolué et s’est resserrée parce que nous travaillons énormément au niveau de la francophonie. Nous faisons différentes coproductions avec la Belgique, le Québec, la Suisse… de la francophonie du Nord, disons, ce qui fait que nous sommes souvent présents dans les festivals de cinéma francophone, comme ceux de Namur ou d’Angoulême. Sans oublier que nous participons depuis la première édition aux Trophées francophones du cinéma et que nous avons un fonds de développement pour la jeune création africaine. Bref, nous sommes très actifs au niveau de la francophonie aussi bien dans la production classique que dans l’animation, mais aussi au niveau de la VR ou de la réalité augmentée.
Quel sera le programme des Luxembourgeois sur place?
Beaucoup de producteurs et de cinéastes luxembourgeois seront présents là-bas (NDLR : lire encadré). Le Luxembourg sera vraiment bien représenté à Angoulême. Les films présentés seront donc accompagnés par leurs producteurs ou réalisateurs. C’est extrêmement important afin de promouvoir chaque film et le cinéma luxembourgeois dans son ensemble.
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Recueilli par Pablo Chimienti
Neuf productions ou coproductions luxembourgeoises
Au niveau des courts métrages, seront programmés : Il est un petit pays (1937), documentaire de René Leclère produit par Henry-N. Vachon, L’Homme aux nerfs modernes (1988), de Bady Minck produit par Bady Minck et Stefan Stratil, et Mr Hublot (2014), de Laurent Witz et Alexandre Espigares produit par Zeilt Productions et lauréat de l’Oscar du meilleur court métrage d’animation.
Au niveau des longs métrages, les responsables du festival ont décidé de montrer deux films du regretté Pol Cruchten : Nuit de noces (Hochzäitsnuecht) produit par Videopress et Black Dju (1996), coproduit par Samsa Film, ainsi que Réfractaire (2009), de Nicolas Steil coproduit par Iris Productions, Croc-Blanc (2017), long métrage d’animation d’Alexandre Espigares coproduit par Bidibul Productions, Barrage (2017), de Laura Schroeder coproduit par Red Lion, mais aussi le film du réalisateur belge Antoine Cuypers, Préjudice (2016) coproduit par Samsa Film.
Les neuf films proposés dans cet hommage s’ajoutent aux Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, coproduction (Suisse-France-Luxembourg, Melusine Productions) sélectionnée parmi les dix films de la compétition officielle.
En plus des films, les réalisateurs grand-ducaux Alexandre Espigares et Laura Schroeder ainsi que les producteurs Nicolas Steil (Iris Prod.), Stéphan Roelants (Melusine Prod.), Jeanne Geiben et Vincent Quénault (Red Lion), Jani Thiltges (Samsa Film), Paul Thiltges (PTD), Jesus Gonzalez (Calach Films), Lilian Eche et Christel Henon (Bidibul Prod.) feront le déplacement en Charente, tout comme la présidente du LuxFilmFest, Colette Flesch.
Par ailleurs, le Premier ministre, Xavier Bettel, était sur place, mardi soir, pour l’ouverture du festival et le Grand-Duc et la Grande Duchesse feront le déplacement pour la clôture du festival, dimanche.
merci monsieur Chimienti pour vos article culturel. merci de nous tenir informé du palmares
Raphael ruano